Climat ou capitalisme : il faut choisir02/12/20152015Journal/medias/journalnumero/images/2015/12/2470.jpg.445x577_q85_box-0%2C62%2C822%2C1128_crop_detail.jpg

COP 21

Climat ou capitalisme : il faut choisir

La COP 21 a donné l’occasion aux chefs d’État de pérorer sur l’avenir du climat. Elle fait même partie intégrante de la stratégie de communication de François Hollande, de même que sa posture guerrière suite aux attentats. Il lui est plus facile de discourir sur le temps qu’il fera en 2100 que de rendre des comptes sur le million de chômeurs supplémentaires depuis qu’il occupe l’Élysée.

Les hommes politiques de tous les continents qui se retrouvent à la COP 21 ne dirigent pas vraiment l’économie mondiale. Leurs décisions n’auront que peu d’impact sur les émissions de gaz à effet de serre, résultant des choix économiques des grandes entreprises. Or les multinationales ne déterminent pas leurs conditions de production en fonction de la lutte contre le réchauffement climatique, pas plus qu’elles ne se soucient du chômage, des bas salaires ou des conditions de travail des salariés qu’elles exploitent, mais en fonction des dividendes qu’elles pourront verser à leurs actionnaires.

C’est pourquoi la présence parmi les sponsors de la COP 21 d’entreprises comme Renault, Air France, Aéroports de Paris, Bolloré, Michelin, Sanofi ou L’Oréal prête à sourire. Elles sont là uniquement pour se faire de la publicité en tentant de repeindre en vert leur image de marque.

L’Association des banques françaises et la Fédération bancaire française se placent aussi comme mécènes de la COP 21. Leurs adhérents, comme Natixis et la Société générale, ont d’ailleurs récemment annoncé ne plus financer à l’avenir l’industrie du charbon. Mais est-ce par une soudaine prise de conscience écologiste, ou bien simplement parce que le pétrole, dont le prix est en baisse, concurrence durement le charbon ?

Quant à la présence des multinationales pétrolières Total, Shell et BP dans un nouvel indice boursier regroupant les actions des cent entreprises européennes émettant le moins de carbone, elle est grotesque. D’autant plus que Total, comme d’autres entreprises, est membre de quatre groupes de pression patronaux connus pour s’opposer systématiquement à toutes les réglementations européennes visant à limiter un tant soit peu les activités polluantes.

Tant que ces puissantes entreprises financières et industrielles ne sont pas mises sous contrôle de leurs salariés et de la population, et que leurs gros actionnaires ne sont pas expropriés, il est illusoire de croire qu’elles puissent jouer un rôle positif dans le fonctionnement de la collectivité humaine et les défis environnementaux qu’elle doit affronter.

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