Aux régionales : faire entendre le camp des travailleurs02/12/20152015Journal/medias/journalnumero/images/2015/12/2470.jpg.445x577_q85_box-0%2C62%2C822%2C1128_crop_detail.jpg

Editorial

Aux régionales : faire entendre le camp des travailleurs

Les élections régionales auront lieu dimanche prochain. Il y a, dans toutes les régions, des listes Lutte ouvrière, faire entendre le camp des travailleurs.

La parole politique est monopolisée par trois partis, le Parti socialiste, Les Républicains et le Front national et, à écouter les médias, tout l’enjeu sera de les départager. Ni les uns ni les autres ne représentent les intérêts des travailleurs.

Les Hollande, Sarkozy et Le Pen se posent en porte-parole et en représentants de toute la population et, depuis les attentats, ils multiplient les appels à l’unité nationale. Faire comme s’il n’y avait pas de riches et de pauvres, comme s’il n’y avait pas des exploités et des exploiteurs, est un mensonge.

C’est un mensonge que l’on retrouve dans la bouche de tous les patrons, quand ils répètent aux salariés que « nous sommes tous dans le même bateau ». Ce n’est vrai ni en politique extérieure ni en politique intérieure.

Les Dassault et Lagardère, les Total et Thales ont intérêt à ce que l’État préserve « l’influence française » au Moyen-Orient et en Afrique, y compris en s’acoquinant avec les pires régimes qui soient et en faisant la guerre. Mais les travailleurs n’ont aucun intérêt à cette politique impérialiste qui ne fait qu’alimenter le terrorisme et nous enfoncer dans un engrenage barbare.

Et que le PS, la droite et le FN forment une union sacrée pour intensifier la guerre en Syrie, montre qu’ils sont tous profondément dévoués aux intérêts exclusifs de la grande bourgeoisie. Il en va de même en politique intérieure.

Tous, du PS jusqu’au FN, parlent d’œuvrer pour la compétitivité et l’attractivité. Mais si, pour le patronat, la compétitivité est synonyme de rentabilité et de profits, pour les travailleurs elle est synonyme de licenciements, de salaires bloqués et d’un surcroît d’exploitation. Et quand ils parlent de l’intérêt national, de l’intérêt des entreprises ou de l’économie du pays, c’est en réalité pour mieux servir les possédants, les actionnaires et les plus riches.

Eh bien, à l’inverse, nous nous présentons dans cette élection pour mettre en avant les intérêts exclusifs des travailleurs ! La société est organisée principalement en deux classes sociales : une classe possédante, une classe exploitée. Deux classes aux intérêts opposés, contradictoires et incompatibles.

Dans cette période de crise, la bourgeoisie s’enrichit parce qu’elle appauvrit le monde du travail. Sa prospérité se fait sur l’aggravation du chômage et de la précarité. Ses super profits ont pour contrepartie l’aggravation de l’exploitation, l’augmentation du temps de travail non payé.

Pour augmenter encore sa part dans les richesses produites par les travailleurs, le grand patronat mène une offensive consciente, appuyé par le PS, la droite et le FN. Il s’agit de faire du chantage au chômage pour détruire le Code du travail et les 35 heures, casser le smic et ce qui reste du CDI. Il s’agit de multiplier les statuts, d’individualiser les droits, pour diviser les travailleurs.

Aux programmes des partis propatronaux, les travailleurs doivent opposer des revendications pour protéger leurs conditions de vie. Contre le patronat qui licencie à tour de bras, il faut l’interdiction des licenciements et la répartition du travail entre tous, que l’on soit CDI, intérimaires, CDD, sans diminuer les salaires. Contre l’augmentation des prix, des taxes et des impôts, les travailleurs doivent exiger des augmentations générales de salaire.

Il ne suffira pas de voter pour imposer ces mesures. Seules les luttes collectives et l’inversion du rapport de force entre les travailleurs et la bourgeoisie pourront le faire. Mais, faute de mobilisation collective, les travailleurs peuvent utiliser les élections pour faire entendre leurs intérêts, pour montrer à tous ceux qui ne se résignent pas, et qui tôt ou tard voudront relever la tête, qu’il y a un camp auquel ils peuvent se rallier.

Le PS, Les Républicains et le FN se disputent la place pour mieux servir la bourgeoisie, mais ils sont profondément d’accord pour défendre cet ordre social basé sur la propriété privée et l’exploitation. Car le FN est un parti bourgeois de la pire espèce, avec une démagogie encore plus réactionnaire que les autres. Et s’il est férocement anti-immigré, c’est justement parce qu’il est foncièrement anti-ouvrier.

Voter pour les uns ou pour les autres, c’est accepter d’être grugés, trahis, sans rien dire. C’est les encourager à continuer.

Le vote Lutte ouvrière affirmera, contre le patronat et tous ses serviteurs politiques, les intérêts immédiats des travailleurs et la perspective de changer cet ordre bourgeois qui nous enfonce dans la barbarie. Ce sera un vote de classe, un vote de conscience. Un vote pour affirmer que nous sommes des dizaines de milliers à vouloir en finir avec cette société d’exploitation de plus en plus inhumaine.

Éditorial des bulletins d’entreprise du 30 novembre 2015
 

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