PSA Sochaux : une présélection digne du 19e siècle18/11/20152015Journal/medias/journalnumero/images/2015/11/2468.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

PSA Sochaux : une présélection digne du 19e siècle

Le 12 novembre, la direction de Peugeot Sochaux a organisé ce qu’elle appelle « un job dating intérimaire », c’est-à-dire rien moins qu’une présélection aux portes de son usine comme les patrons le faisaient, naguère, quand ils choisissaient ceux qu’ils voulaient faire travailler et ceux qu’ils laissaient dehors.

Pour début 2016, la direction prévoit de refaire passer en équipe complète la production des véhicules Peugeot 3008, 5008 et la Citroën DS5 alors que, dans cette même équipe, elle a renvoyé 300 intérimaires au chômage en septembre, en mettant en demi-cadence sa production.

Aujourd’hui, elle claironne qu’elle « embauche » 300 intérimaires. Parler d’embauches fait peut-être bien dans le décor, mais le patron se paie de mots. Des intérimaires l’ont d’ailleurs exprimé en disant à la sortie : « Si j’ai de la chance je serai pris. » Mais ce n’est pas une question de chance.

Dans ce système où le moteur est le profit, PSA, comme les autres patrons, sélectionne et cela va de pair avec l’existence d’un volant de chômeurs. Des intérimaires qui se sont présentés à la porte de l’usine auront dû attendre une heure et demie la navette qui devait les emmener pour transmettre leur CV, mais l’attente était sans doute un des critères de sélection !

Depuis 2012, PSA n’embauche plus d’intérimaires à la fin de leur contrat, tout en continuant ses plans de suppressions d’emplois, de transferts et de ventes d’activités. Les ateliers de fabrication de l’usine ne comptent plus que 2 800 ouvriers embauchés mais il y a en plus 1 400 travailleurs intérimaires. Le patron prend les intérimaires puis les rejette au chômage, les uns après les autres, et au final ceux qui restent sont en butte aux rythmes de travail et aux cadences plus intensifs parce qu’ils sont moins pour fabriquer des voitures.

Du travail, il y en a. Il est possible de mettre fin à la précarité et de répartir le travail entre tous sans diminution de salaire. Cela ne viendra ni des patrons ni du gouvernement, et seule la lutte collective des travailleurs pourra l’imposer.

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