Extrême droite : l’occasion d’un passage à l’acte18/11/20152015Journal/medias/journalnumero/images/2015/11/2468.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

après les attentats

Extrême droite : l’occasion d’un passage à l’acte

Les attentats de Paris ont donné un prétexte à ceux qui expriment leur racisme sans retenue. On assiste à un regain – car ce n’est malheureusement pas nouveau – d’attaques contre des symboles de l’immigration ou de la religion musulmane, et parfois contre des personnes.

Depuis le 13 novembre, des mosquées, salles de prières, et même une boucherie halal, ont été taguées avec des croix chrétiennes ou gammées, à Créteil, Oloron et Pontarlier. La mairie d’Évreux a été souillée d’inscriptions racistes. À Barentin, en Seine-Maritime, les vitres d’un restaurant de kebab ont été cassées. Des coups de feu ont été tirés à proximité de la mosquée de Brest. Plus grave, un homme d’origine turque a été la cible de tirs à Cambrai.

De plus, la frange « identitaire » de l’extrême droite a organisé des rassemblements, comme à Reims où une dizaine de ses membres ont exhibé une banderole violemment nationaliste en marge d’un hommage aux victimes des attentats. À Pontivy, dans le ­Morbihan, une manifestation de nationalistes bretons, prévue à l’avance, a rassemblé deux cents personnes le 14 novembre, éructant « on va tous les tuer, ils n’ont rien à faire ici » et s’en prenant physiquement à un passant maghrébin.

Aux marges du Front national, des groupes depuis plusieurs années s’affirment au travers de provocations et de manifestations, comme en 2013, quand les défilés réactionnaires contre le « mariage pour tous » leur avaient donné l’occasion d’affronter la police. Ces dernières années, des dizaines de leurs manifestations ont visé à dresser les travailleurs les uns contre les autres en fonction de l’origine ethnique ou de la religion.

Cette frange, qui laisse le terrain électoral au FN, est numériquement très faible. Mais elle se montre de plus en plus active et voudrait profiter de la montée des idées réactionnaires et du climat de méfiance envers les migrants d’hier et d’aujourd’hui pour se manifester. Ainsi, le 4 novembre à Angers, une vingtaine de ces militants d’extrême droite ont tenté d’empêcher la tenue d’une réunion publique du NPA aux cris de « Poutou au goulag ».

Ces gens-là s’inspirent directement des nazis des années 1930. Ils utilisent les préjugés racistes pour recruter des troupes, avec l’espoir de pouvoir les utiliser s’ils le peuvent contre tous ceux qui ne leur plaisent pas, y compris les militants ouvriers et les travailleurs en lutte.

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