Réfugiés syriens au Liban : l’aide humanitaire selon Cazeneuve28/10/20152015Journal/medias/journalnumero/images/2015/10/2465.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans le monde

Réfugiés syriens au Liban : l’aide humanitaire selon Cazeneuve

Le ministre de l’Intérieur Bernard Cazeneuve est allé au Liban lundi 26 octobre annoncer l’aide que la France est censée apporter aux 1,5 million de réfugiés syriens cantonnés dans ce pays. Cette aide est dérisoire.

Cazeneuve a royalement annoncé que jusqu’à présent 1 500 Syriens ont émigré du Liban vers la France et qu’il y en aurait 1 000 de plus en 2016. Pour sélectionner cette infime minorité, l’Ofpra (Office français de protection des réfugiés et apatrides) reçoit et questionne des réfugiés qui doivent justifier des persécutions dont ils ont été victimes pour avoir une petite chance d’être retenus. En plus de ce tri aussi sélectif qu’écœurant, la France a annoncé une aide financière tout aussi ridicule de 40 millions d’euros sur deux ans. Cette somme représente moins que le prix d’un seul des 24 hélicoptères vendus par la France au Koweit quelques jours auparavant.

Cela n’a pas empêché Cazeneuve de se faire mousser et de vanter l’« aide aux réfugiés en situation de détresse » apportée par la France. « C’est pour nous une manière de dire que nous sommes ensemble dans cette épreuve (...) et que la France prend sa part », a-t-il osé dire.

Quand les voies de l’émigration officielle sont aussi bouchées et que la surpopulation est aussi dramatique dans les près de 3 000 camps de réfugiés au Liban, qui peut s’étonner que des dizaines de milliers d’hommes, de femmes et d’enfants risquent leur vie et s’en remettent aux pires trafiquants et passeurs pour atteindre l’Europe ?

Les gouvernants français ont une double responsabilité dans les morts de migrants syriens en Méditerranée : non seulement, par leurs interventions, ils participent à transformer le Moyen-Orient en un enfer, mais de plus ils empêchent les populations d’y échapper.

Partager