Portugal : manœuvres autour de la formation du gouvernement28/10/20152015Journal/medias/journalnumero/images/2015/10/2465.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans le monde

Portugal : manœuvres autour de la formation du gouvernement

Jeudi 22 octobre, le président Cavaco Silva a reconduit le Premier ministre de droite, Passos Coelho. Arrivé en tête aux élections du 4 octobre dernier, celui-ci ne dispose pas d’une majorité parlementaire.

Le chef du Parti socialiste, Antonio Costa, a contesté cette nomination, proposant de former un gouvernement de gauche qui pourrait bénéficier du soutien des députés du PS, du PC et du Bloc de gauche, une formation de la gauche dite radicale, qui ensemble sont majoritaires à l’Assemblée.

Costa s’est engagé à rompre avec les politiques d’austérité. Il est difficile d’accorder du crédit à une telle promesse quand on se souvient qu’entre 2009 et 2013 c’est un gouvernement socialiste qui a été le premier à mettre en œuvre une telle politique.

De leur côté, le PC et le Bloc de gauche semblent prêts à lui apporter leur soutien, à taire au moins provisoirement leur hostilité à l’Union européenne et à l’euro et à accepter le « cadre budgétaire européen », c’est-à-dire le contrôle financier européen et international.

Dans les jours qui viennent, Passos ­Coelho va présenter son gouvernement à l’Assemblée. L’opposition de gauche déposera une motion de censure. Pour ne pas être renversé, le dirigeant de droite devra parvenir à débaucher quelques-uns des députés PS les plus anticommunistes et pro-européens. Rien ne dit qu’il y arrivera.

Mais, quel que soit le gouvernement qui finira par se mettre en place, les travailleurs n’auront pas à en attendre quoi que ce soit. Il ne mettra pas fin à la politique d’austérité, ni aux reculs sociaux, aux bas salaires et au chômage. Costa et le PS promettent le retour de « l’État social », mais l’histoire récente n’incite guère à les croire. Et à quoi servirait-il de renouveler au Portugal l’expérience de Tsipras en Grèce ?

Les travailleurs et les militants ne peuvent décidément compter que sur leur mobilisation et sur leurs luttes pour ne pas continuer à payer la crise capitaliste.

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