L’Europe et les migrants : des sommets d’hypocrisie28/10/20152015Journal/medias/journalnumero/images/2015/10/2465.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans le monde

L’Europe et les migrants : des sommets d’hypocrisie

Dimanche 25 octobre, un mini-sommet a réuni à Bruxelles les dix États membres de l’Union européenne censés être les plus concernés par l’afflux des migrants dans les Balkans, ainsi que la Serbie, la Macédoine et l’Albanie. L’objectif proclamé était de prendre en urgence des mesures pour aider la Slovénie qui, dans les jours précédents, avait demandé l’aide de l’Europe.

Depuis le 16 octobre, date à laquelle la Hongrie a fermé ses points de passage avec la Croatie, ce petit pays de deux millions d’habitants est confronté à l’arrivée massive de plus de 10 000 migrants chaque jour. Sous la pluie, marchant dans la boue, des colonnes franchissent la frontière slovène, traversant parfois à la nage la rivière qui marque la limite avec la Croatie. Une fois en Slovénie, ils doivent passer d’un camp à un autre, toujours à pied, afin de se faire enregistrer officiellement puis d’embarquer dans des trains ou dans des bus pour l’Autriche, puis l’Allemagne. À la veille du sommet européen, près de 40 000 migrants avaient déjà suivi ce circuit.

Le gouvernement slovène a déclaré ne pas être capable de faire face très longtemps à une telle situation, qui lui coûterait 770 000 euros par jour. Mais, si l’on considère les résultats de la réunion du 25 octobre, la solidarité des États les plus riches de l’UE restera très limitée, sinon inexistante. En effet il a été seulement décidé le déploiement immédiat d’un contingent de 400 gardes-frontière en Slovénie… et la mise en place d’une ligne téléphonique directe entre les cabinets des dirigeants de tous les pays concernés. Absolument rien pour soulager de la moindre manière la souffrance des migrants et permettre de les accueillir d’une façon plus digne.

La création de plusieurs milliers de nouvelles places d’accueil a été certes annoncée, mais en Grèce et dans les Balkans, de façon à éviter aux pays les plus riches d’y pourvoir. Dans ces pays aux moyens limités, cela se traduira très probablement par l’ouverture de nouveaux camps. Enfin, il faut relever que leur financement serait assuré en partie par le Haut-commissariat aux réfugiés des Nations unies. L’Union européenne atteint des sommets de cynisme et de mesquinerie, condamnant des dizaines de milliers de femmes, d’hommes et d’enfants à subir des conditions inhumaines.

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