Le PS et la présidentielle : plus démocrate qu’eux tu meurs28/10/20152015Journal/medias/journalnumero/images/2015/10/2465.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Le PS et la présidentielle : plus démocrate qu’eux tu meurs

Les notables ne chôment pas quand il s’agit de mettre en place des mesures destinées à protéger leur monopole sur la vie politique.

Ainsi, le groupe socialiste vient de déposer deux propositions de loi qui visent, dit-il sans rire, à « moderniser » les règles qui régissent l’élection présidentielle. Il s’agit, entre autres, tout en maintenant la nécessité d’obtenir au moins 500 parrainages d’élus (maires, conseillers départementaux, députés), de publier au Journal officiel le nom de tous les « parrains » d’un candidat. Auparavant, seuls 500 d’entre eux, tirés au sort, étaient rendus publics. Ce sera au nom de la transparence, disent les promoteurs de ce projet, en réalité, pour exercer une pression sur des élus qui parraineraient ceux que les médias appellent, dédaigneusement, les « petits candidats ».

Cette mesure est ridicule et dérisoire. Elle n’empêchera pas des élus qui, eux, ont le souci de permettre à ceux qui veulent défendre des idées et un programme à l’occasion de l’élection présidentielle de le faire. Mais cette petite manœuvre illustre, du même coup, tout le mépris que ces prétendus grands élus du peuple éprouvent à l’égard de ceux qui, sur le terrain, doivent se coltiner les difficultés du quotidien. Des difficultés dont une bonne part est due aux décisions prises par la majorité actuelle à l’Assemblée.

Dans le même esprit, ce projet de loi se propose de modifier les règles d’accès aux médias audiovisuels durant la campagne officielle qui précède immédiatement l’élection. Jusqu’à présent, les candidats retenus, ceux qui avaient réussi à franchir le barrage des 500 parrainages avaient, selon la loi, accès à égalité aux différentes chaînes et antennes durant les quinze jours qui précédaient l’élection. C’était une égalité toute symbolique, que les directions des différents médias respectaient plus ou moins, quitte à recevoir après coup des remontrances sans effet de la part du CSA, l’autorité en charge de faire respecter la loi en la matière. Mais de toute façon, les médias n’hésitaient pas à user de stratagèmes pour tourner cette règle, en diffusant par exemple les émissions des candidats non labellisés « candidats principaux » à des heures auxquelles seuls des téléspectateurs foncièrement insomniaques sont encore devant leur poste.

Cette mesure ne ferait donc que codifier une situation qui existe, de fait, depuis longtemps. Elle ne change pas grand-chose. Elle illustre cependant la façon dont la majorité socialiste conçoit la « modernisation de la vie politique ».

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