Le Chameau – Cahan : fermeture programmée28/10/20152015Journal/medias/journalnumero/images/2015/10/2465.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Le Chameau – Cahan : fermeture programmée

Les travailleurs de l’usine Le Chameau à Cahan, dans l’Orne, ont appris avec colère sa fermeture, programmée d’ici quatre mois.

Cette entreprise, fabriquant des bottes de caoutchouc haut de gamme, a été revendue par la société Lafuma à un fonds d’investissement, Marwyn Partner. Ce fonds a bien sûr reçu d’importantes subventions de l’Europe et du conseil général de l’Orne pour se développer. Mais l’impression était déjà qu’au contraire la direction cherchait à fermer le site : des stocks de bottes s’entassaient au lieu d’aller à la vente, et le nouveau directeur, Ziegler, avait déjà organisé le licenciement de 56 salariés avec la fermeture de l’entreprise Bel Maille près de Roanne, avant de venir sévir à Cahan. Depuis septembre, ce directeur a d’ailleurs disparu. Il est clair que ce fonds veut tirer le maximum de profits de cette entreprise, fermer le site et transférer la production au Maroc, où il dispose d’une autre usine. Et tant pis si cela crée de nouveaux chômeurs.

Vendredi 23 octobre, une réunion du comité d’entreprise devait dire quel avenir attendait les 55 travailleurs du site. Les travailleurs, leurs familles, les élus et des gens du coin s’étaient réunis dans la cour de l’entreprise et, à l’annonce de la fermeture, les réactions de colère ont fusé : « À poil ! Quatre ans ferme et tous dehors ! Patrons voyous ! » Un tas de pneus a rapidement pris feu. Certaines familles ne cachaient pas leur inquiétude : comment retrouver du travail dans cette région où la plupart des entreprises ont fermé ?

Une heure après l’annonce de la fermeture, tout le monde restait dans la cour de l’usine, parlant de ce qu’il fallait faire. Le nouveau directeur des ressources humaines a tenté de calmer les esprits, parlant vaguement de compensation financière ; qui trouverait du travail plus loin aurait droit à une indemnité correspondant à l’augmentation de son trajet. Mais ce n’est pas la question ! Marwyn Partner a emmagasiné des bénéfices aux dépens des travailleurs et, si elle les licencie, elle a largement les moyens de payer des indemnités conséquentes.

Pour le moment, les élus du département et de la région, présents lors de l’annonce du plan de fermeture, ne font rien pour reprendre l’argent donné aux patrons et les obliger à payer des indemnités correctes. Il va pourtant falloir les y contraindre.

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