La colère qui couve28/10/20152015Journal/medias/journalarticle/images/2015/10/p13_dessin.jpg.420x236_q85_box-0%2C915%2C1819%2C1938_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

La colère qui couve

150 travailleurs de la DGI de Roissy (ateliers de la Maintenance) étaient venus accompagner, le 26 octobre, un de leurs camarades de travail mis à pied et menacé de licenciement après les événements du 5 octobre, que la direction avait convoqué à Roissy-Pôle, au siège de la DGI.

Illustration - La colère qui couve

Prudente, elle avait fait déployer CRS, vigiles et gens des RG autour des locaux. Car, si elle veut faire croire que ceux qu’elle qualifie de voyous sont des cas isolés, elle sait que la grande majorité de ses salariés, outre son chantage aux licenciements, ont toujours en travers de la gorge le mépris dont ses représentants ont fait preuve le 5 octobre vis-à-vis du personnel. Or c’est précisément ce mépris de classe, ressenti bien au-delà des présents au CCE, qui avait déclenché les incidents ce jour-là.

Mardi 27 et les jours suivants, la ronde des convocations des travailleurs, cette fois du Fret, allait se poursuivre, avec encore des présents venus, en grève, parfois de loin sur la plate-forme, marquer leur soutien à leurs camarades. À Orly, à l’autre bout de la région parisienne, l’intersyndicale de la DM (ateliers et hangars de la Maintenance) prévoit, elle, un rassemblement de soutien aux camarades de Roissy traînés en conseil disciplinaire.

Dans les ateliers, les services, même là où il y a beaucoup de cadres, d’intérimaires et de personnel de sociétés sous-traitantes, comme à Paray-Vieille-Poste (près d’Orly), la réaction des salariés est unanime pour condamner les sanctions de la direction, pour se dire écœuré, scandalisé par ses attaques incessantes.

Ce soutien aux travailleurs pris en otages par la direction s’exprime de bien des façons : financière, pour les aider à compenser leur salaire suspendu en tout ou partie ; active, quand plusieurs milliers de salariés de la compagnie, des ouvriers aux pilotes, se sont rassemblés, jeudi 22, près de l’Assemblée nationale, rejoints par des travailleurs, des syndicalistes d’autres secteurs (Ratp, Sncf, assurances, chimie, automobile…), qui se sentaient à juste titre concernés par les attaques patronales et gouvernementales à Air France. Cela s’est vu, et même des salariés de la compagnie qui n’avaient pas manifesté ce jour-là ont dit avoir apprécié le soutien d’autres travailleurs.

On ne saura peut-être pas rapidement ce que décideront les conseils de discipline. Mais il n’est pas question d’en rester là. D’autant que, le 2 décembre, va s’ouvrir le procès de ces travailleurs, devant une justice qui, après la police, vient à la rescousse du patron licencieur.

Devant les locaux de la direction à Roissy, des travailleurs en grève disant leur refus des sanctions recueillent souvent les coups de klaxon chaleureux et les encouragements de véhicules de passage. De quoi se dire que, non seulement à Air France, mais partout il faut faire entendre et organiser la colère du monde du travail.

Partager