Une note interne du service des impôts des Alpes-Maritimes donne consigne aux agents de ne plus remettre certains documents aux contribuables et de « limiter fortement le traitement en direct » des problèmes qu’ils viennent leur soumettre. « Plutôt que de faire des queues inutiles, ils ont maintenant d’autres moyens à leur disposition pour leurs démarches », a dit le directeur départemental des finances publiques pour justifier sa note. Le ministre des Finances, Michel Sapin, en rajoute en expliquant que « le service est meilleur pour les usagers s’il est fait sur Internet ».

Le seul vrai motif de cette consigne est que le gouvernement fait des économies, en diminuant le personnel, aux Impôts, comme dans les autres services publics. Les syndicats estiment à environ 25 000 le nombre d’emplois perdus aux Impôts entre 2002 et 2012, sur un total d’environ 115 000 agents auxquels s’ajoutent près de 5 000 postes perdus en 2013 et 2014. Et pourtant, le travail ne diminue pas dans les centres des impôts, au contraire. Les agents des impôts sont submergés de travail, et dans les Alpes-Maritimes, certains jours, plus de 2 000 personnes se pressent dans les agences.

Alors, renvoyer les contribuables à Internet ne règlera rien car, par ordinateur, on ne peut ni dialoguer ni poser toutes ses questions. De plus, beaucoup de contribuables, entre autres les personnes âgées, n’ont pas Internet ou peinent à s’en servir. La vraie solution serait d’embaucher massivement aux Impôts, mais pour Sapin et le gouvernement les économies passent avant tout, aux dépens de la population.