Hollande en Grèce : en quête d’une image et de contrats28/10/20152015Journal/medias/journalnumero/images/2015/10/2465.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans le monde

Hollande en Grèce : en quête d’une image et de contrats

Les 22 et 23 octobre, Hollande est allé en visite officielle en Grèce. Il s’est fait applaudir au Parlement. Il a vanté le courage de Tsipras qui a accepté un compromis difficile pour rester dans la zone euro… grâce aux conseils de Hollande lui-même. De son côté, Tsipras a rendu hommage à la force de conviction du président français.

Après ces congratulations, ils ont envisagé leur future coopération pour aider la Grèce à mettre en œuvre les réformes nécessaires. Il faut bien sûr entendre par là les mesures d’austérité imposées à la population pour rembourser les créanciers internationaux.

Le gouvernement français propose donc de participer à la réforme de l’administration grecque, en particulier fiscale, en formant des agents aux pratiques de Bercy. Voilà qui ne risque pas d’effrayer les gros fraudeurs !

Quand la Grèce aura réussi à honorer pleinement ses obligations envers les créanciers, on pourra passer, selon Hollande, à l’étape suivante : la renégociation éventuelle de la dette, sans oublier que les puissances européennes doivent investir pour aider le pays à retrouver la croissance. D’ailleurs Hollande avait emmené dans ses bagages quelques représentants de grands groupes français susceptibles d’investir avec profit, c’est-à-dire de participer à la braderie des privatisations. Les ports, les routes, les chemins de fer, le gaz, l’électricité, les télécommunications : voilà peut-être de bonnes affaires pour Suez, la SNCF, Alstom, EDF ou Vinci, déjà implanté dans le BTP et la gestion des autoroutes grecques.

Il ne restait plus à Hollande qu’à évoquer la position stratégique de la Grèce « notre frontière, pointe avancée de l’Europe », que celle-ci devrait aider financièrement à tenir le rôle de gardien de camps de rétention et à faire le tri entre les réfugiés acceptables par les pays d’Europe du Nord et les autres à renvoyer chez eux.

Hollande a joué son rôle de VRP de l’Europe et des industriels français et d’apôtre du réformisme raisonnable. Tsipras, à la recherche d’alliances, lui a donné la réplique. Un cinéma dérisoire qui ne peut faire oublier l’acharnement des puissances financières et des gouvernements à faire payer la crise à la population grecque, et aux autres.

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