PSA Saint-Ouen : la direction recule sur une sanction07/10/20152015Journal/medias/journalnumero/images/2015/10/2462.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

PSA Saint-Ouen : la direction recule sur une sanction

À l’usine PSA d’emboutissage de Saint-Ouen en Seine-Saint-Denis, dans l’après-midi du mardi 29 septembre, un ouvrier de l’équipe LDD (ligne de découpe) a annoncé à ses camarades sa sanction d’une journée de mise à pied, ce qui signifie rester à la maison et surtout ne pas être payé pendant une journée.

La cause de la sanction est qu’il aurait oublié de mettre un cadenas sur la porte d’une installation dans laquelle il travaillait, une mesure de sécurité visant à empêcher le démarrage de celle-ci alors que le réparateur est encore à l’intérieur. Le directeur de l’usine, passé à ce moment-là, a fait un rapport.

Dans l’équipe, tout le monde a refusé la sanction et, parmi les 22 ouvriers présents, personne n’a repris son poste après la pause de 16 heures. L’atelier concerné était à l’arrêt, aucune presse ne tournait. Les ouvriers ont exigé qu’un représentant de la direction s’explique. Trois quarts d’heure plus tard, le directeur de l’usine a accepté de recevoir le salarié dans son bureau. Tout le monde l’ayant accompagné, le directeur a reculé, disant que la sanction aurait été « une erreur, un malentendu ». La mise à pied s’est transformée en simple avertissement.

Toute l’équipe était contente de cette décision rapide, mais elle ne s’est pas arrêtée là. Il restait le problème du paiement du temps passé en grève. Le débrayage a donc continué, cette fois-ci pour être payés. Là aussi, la direction a réagi rapidement. Elle n’a pas voulu payer les heures de grève, mais elle a proposé un compromis permettant aux grévistes de récupérer ces heures.

Si la direction a ainsi cédé rapidement, c’est sûrement dû en partie au contexte de l’usine. Elle est en train de fermer l’atelier du ferrage, et plus d’une dizaine de salariés ne savent pas ce qu’ils vont retrouver comme poste. Un débrayage pourrait donc s’étendre. Il n’en reste pas moins que toute l’équipe se sent renforcée par ce mouvement. Même s’il est resté limité dans l’usine, il peut servir d’exemple pour d’autres réactions collectives. Il montre aussi que la direction peut les craindre.

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