Portugal : la droite reste au pouvoir et l’austérité au programme07/10/20152015Journal/medias/journalnumero/images/2015/10/2462.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans le monde

Portugal : la droite reste au pouvoir et l’austérité au programme

Les élections législatives du dimanche 4 octobre au Portugal ont donné une victoire relative au gouvernement de droite sortant, avec 38,6 % des voix et 104 députés. Il perd 12 % des voix et 25 sièges. Le PS, donné vainqueur en début de campagne électorale, n’obtient que 85 sièges. À sa gauche, la coalition conduite par le PC gagne un siège avec 17 députés, dépassée par le Bloc de gauche et ses 19 députés, regroupement d’organisations ayant fait campagne contre les politiques d’austérité.

Depuis quatre ans, le gouvernement de droite a mené contre les classes populaires la politique d’austérité voulue par la bourgeoisie et par les autorités de l’Union européenne. À l’entendre, l’économie irait mieux. Pourtant le déficit du budget dépasse 7 % et la dette s’envole. Les chiffres du chômage diminuent, mais grâce à l’émigration et aux statistiques truquées. La situation réelle des travailleurs continue d’empirer.

Si la droite ne perd pas davantage, c’est que le PS promet à peu près la même politique que lui. C’est lui qui l’a inaugurée et menée de 2005 à 2011. Son chef d’alors, José Socrates, est actuellement poursuivi pour corruption, ce qui n’a rien arrangé pour le PS.

Aujourd’hui, son dirigeant dit qu’il ne fera pas tomber le gouvernement, sauf s’il est en mesure de former une majorité. Mais le PS n’a aucune envie de s’allier au PC et au Bloc de gauche, qui pourraient s’opposer à une politique d’austérité socialiste.

Le fait notable a été la progression de l’abstention qui a atteint le chiffre record de 43 % auxquels s’ajoutent les 3,7 % de bulletins blancs et nuls. C’est presque un électeur sur deux qui s’est désintéressé du vote. Le gouvernement explique qu’il a reçu l’approbation des électeurs mais, en réalité, seuls 20 % des inscrits ont voté pour lui.

On peut prévoir que maintenant les baisses des salaires et des pensions continueront, les réductions de postes et le chômage s’étendront encore, les jeunes continueront de fuir vers le Canada ou l’Allemagne, et la faim et la misère de frapper toujours plus de pauvres et de retraités. Un travailleur sur cinq touche le salaire minimum de 500 euros, inférieur au niveau qu’il avait en 1974, à la fin de la dictature.

La presse présente volontiers le Portugal comme l’anti-Grèce, le pays qui s’en est sorti grâce à une politique d’austérité rigoureuse. La réalité est pourtant la même : des bourgeois qui s’en sortent bien, et des travailleurs ramenés des décennies en arrière.

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