Médicaments hors de prix : à quand l’expropriation des laboratoires pharmaceutiques ?07/10/20152015Journal/medias/journalarticle/images/2015/10/Profits_entreprise_pharmaceutique_Sanofi.JPG.420x236_q85_box-0%2C1037%2C2552%2C2473_crop_detail.jpg

Leur société

Médicaments hors de prix : à quand l’expropriation des laboratoires pharmaceutiques ?

Aux États-Unis, les prix des médicaments atteignent parfois des sommets extravagants. En Europe, bien qu’ils soient fixés lors de négociations entre les laboratoires et les gouvernements, ils sont encore bien trop chers, avec seulement 40 % de moins qu’aux États-Unis en moyenne.

Illustration - à quand l’expropriation des laboratoires pharmaceutiques ?

Les laboratoires pharmaceutiques vendent les médicaments les plus efficaces qu’ils fabriquent à des prix scandaleusement élevés, bien au-delà de leur coût de développement et de fabrication.

C’est le cas pour les anticancéreux par exemple. Un traitement avec le Glivec du laboratoire Novartis, utilisé contre les cancers rares du sang et de la moelle osseuse, revient à 100 000 dollars par an aux États-Unis alors qu’une étude, incluant les coûts de fabrication, de transport et même un profit de 50 %, a montré qu’il pourrait raisonnablement coûter moins de 200 dollars par an !

De même, le laboratoire Roche vend son Tarcera, autre médicament anticancéreux, 78 000 dollars pour un an de traitement aux États-Unis, alors que ce médicament pourrait être copié pour 230 dollars. De même Bristol-Myers Squibb ou Bayer font payer un prix exorbitant pour leurs anticancéreux respectifs.

Évidemment, cette pratique n’est pas limitée aux médicaments anticancéreux. Le prix du Solvadi, médicament contre l’hépatite C, a fait récemment scandale car, après négociation avec le laboratoire Gilead, il se monte en France à 13 667 euros la boîte de 28 comprimés, le tarif le moins cher d’Europe paraît-il. Le traitement de 12 à 14 semaines revient à 41 000 ou 82 000 euros ! Gilead s’est contenté de racheter le médicament à la start-up qui l’a élaboré et de le mettre en vente, en multipliant par 280 son coût de fabrication.

Dès lors que les pouvoirs publics laissent faire, pourquoi se gêner ? Même de vieux médicaments voient leur prix augmenter brutalement. C’est par exemple ce qui est arrivé au Daraprim aux États-Unis, un médicament qui existe depuis soixante-deux ans pour traiter les maladies parasitaires infectieuses. Alors qu’il coûtait un dollar le comprimé il y a quelques années, son prix a été augmenté à chaque fois qu’il a été vendu à un autre fabricant, en 2010 et en 2014. Et en août dernier il a été acheté par une start-up américaine, Turing Pharmaceuticals, qui a fait passer son prix de 13,50 dollars à 750 dollars !

C’est tout pour le profit, au mépris de l’intérêt des malades. Les systèmes d’assurances médicales cherchent à restreindre l’utilisation de ces médicaments chers et seules une minorité de patients ont les moyens de les payer.

Malgré les protestations contre ces pratiques des laboratoires pharmaceutiques et assimilés, les pouvoirs publics ont jusqu’à présent respecté leur sacro-saint droit de capitalistes à faire le maximum de profit au détriment de toute l’humanité. Ces entreprises devraient être expropriées et les médicaments produits pour le bien de tous. Aucun gouvernement ne le fera, mais la classe des travailleurs, elle, aurait la force et les moyens de le réaliser.

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