Fonction publique : mensonges gouvernementaux07/10/20152015Journal/medias/journalnumero/images/2015/10/2462.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Fonction publique : mensonges gouvernementaux

Les organisations syndicales de la fonction publique avaient jusqu’au 30 septembre pour se prononcer sur le protocole d’accord « parcours professionnels, carrières et rémunérations », dit PPCR, tant vanté par la ministre Marylise Lebranchu qui souligne que les négociations ont duré deux ans et témoignent d’une « ambition inédite depuis trente ans » !

Elle se vante des augmentations de salaire prévues dans l’accord, largement relayée par les medias au point de faire passer les syndicats de fonctionnaires qui refusent de signer ce protocole pour des lunatiques irresponsables.

Pourtant, manifestement, cette présentation était trompeuse car les prétendus avantages contenus dans l’accord n’ont pas vraiment convaincu. La CGT, FO et Solidaires ont annoncé leur refus de signer après des consultations très majoritaires de leurs membres.

C’est que les augmentations prévues ne font pas le compte, loin de là. En effet la réorganisation des parcours des fonctionnaires qui permettrait des augmentations de salaire en début et en fin de carrière s’étale entre 2016 et 2020, l’essentiel se situant après 2017. C’est dire que le gouvernement actuel ne s’engage pas à grand-chose ! Cela ne l’empêche pas de prévoir des parcours plus longs pour tous les fonctionnaires qui devraient attendre quatre à cinq ans de plus avant d’atteindre le salaire maximum de fin de carrière. C’est une façon de faire payer par les fonctionnaires eux-mêmes les augmentations mises en avant par la ministre. D’autant qu’une partie de ces prétendues augmentations correspond tout simplement à l’intégration d’une partie des primes dans le salaire sous forme de quelques points d’indice supplémentaires. Ce sont en effet les points d’indice obtenus par chaque fonctionnaire, multipliés par la valeur du point, qui déterminent son salaire.

Bien révélateur des intentions réelles du gouvernement, une revalorisation éventuelle du point d’indice, gelé depuis 2010, n’est envisagée que lors de la prochaine négociation salariale en février 2016. Alors que les agents de la fonction publique ont vu leur salaire en baisse continue depuis 2011, les propositions du gouvernement sont tout simplement inacceptables.

Pour le reste, le gouvernement veut « moderniser » le statut de la fonction publique qui doit « s’adapter pour faciliter la mobilité des agents », « assurer la meilleure adéquation des fonctionnaires aux besoins des services », etc., C’est un discours aussi vague que menaçant quant aux conditions de travail et de mobilité que le gouvernement voudrait faire accepter les yeux fermés aux intéressés.

Le gouvernement n’a pas réussi à avoir l’aval des représentants de 50 % des salariés pour le texte, malgré la volonté de signer des dirigeants de la CFDT, de la FSU, de l’UNSA, de la CFTC, de la CGC et des autonomes. Qu’à cela ne tienne, Valls ne lâche rien et a annoncé qu’il appliquerait le prétendu accord unilatéralement.

C’est dire que les agents de la fonction publique ont vraiment toutes les raisons de descendre dans la rue pour lui faire ravaler sa morgue et exiger leur dû.

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