Côte d'Azur : Une urbanisation délirante07/10/20152015Journal/medias/journalnumero/images/2015/10/2462.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Côte d'Azur : Une urbanisation délirante

La violence de l’orage et l’importance des pluies du 3 octobre ont surpris tout le monde. Bien sûr, mais de là à être étonné de ces pluies « jamais vues » il y a un pas. Déjà en juin 2010 un orage suivi d’une crue de l’Argens, dans la région de Draguignan, avait fait 25 victimes. Quatre ans après il n’y a toujours pas de plan d’ensemble de prévention des inondations.

Les informations à la télévision ont montré des centaines de voitures, de mobile homes emportés par les eaux, avec toujours cette idée qu’on ne peut rien faire contre la nature. Mais il n’y a pas besoin d’aller chercher très loin pour comprendre qu’elle n’est pas la seule responsable, et pour se rendre compte que la région côtière a été profondément modifiée depuis quelques dizaines d’années. Aujourd’hui les constructions remontent dans tous les vallons. Elles s’étendent aussi dans les zones inondables.

Partout cette urbanisation délirante s’est faite au détriment des terres agricoles. Biot, Vallauris, Mandelieu étaient de petits villages. À Mandelieu la population a quadruplé depuis 1968, à Biot elle a triplé. Les centres commerciaux et leurs parkings se sont multipliés. L’aéroport de Nice a été construit sur la mer en empiétant sur le lit du Var.

Et encore une fois c’est la population privée d’électricité, hébergée en urgence, obligée de compter sur la solidarité des voisins pour se vêtir et nettoyer la boue déposée par l’inondation, qui fait les frais de cette course à l’urbanisation, poussée par la spéculation.

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