Centrafrique : l’intervention française n’a pas protégé la population07/10/20152015Journal/medias/journalnumero/images/2015/10/2462.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans le monde

Centrafrique : l’intervention française n’a pas protégé la population

La capitale centrafricaine, Bangui, vient de subir des affrontements meurtriers, au cours desquels 40 personnes ont trouvé la mort. Le chaos qui a régné pendant plusieurs jours prouve encore une fois que ni la présidente de transition mise en place par la France, Catherine Samba-Panza, ni les troupes françaises et celles de l’ONU ne contrôlent la situation.

C’est le meurtre d’un chauffeur de taxi musulman dans la nuit du 25 au 26 septembre qui a mis le feu aux poudres. Des bandes armées sont alors sorties du quartier PK 5, le dernier occupé par des musulmans, pour s’en prendre aux zones habitées par des chrétiens. Les milices chrétiennes anti-balaka ont à leur tour exercé des représailles sur les musulmans. Le 28 septembre des barricades étaient érigées dans toute la ville. Les casques bleus ont ouvert le feu sur une manifestation qui se dirigeait vers le siège de la présidence pour réclamer la démission de Catherine Samba-Panza, tuant trois personnes. Devant ce chaos, la présidente est revenue précipitamment de l’assemblée générale des Nations unies à New York, protégée par les troupes françaises à son arrivée à Bangui. Elle a dénoncé la présence de l’ancien dictateur, François Bozizé, derrière ces troubles.

Dans le scénario élaboré à Paris pour rétablir un régime stable allié de la France, des élections devaient se tenir avant la fin de l’année 2015. Hollande aurait alors pu proclamer qu’après le Mali, la Centrafrique avait retrouvé la paix grâce à l’intervention militaire française. Mais aujourd’hui la réalité est tout autre. Le pays est mis en coupe réglée par des gangs chrétiens ou musulmans, dont la seule raison d’être est le contrôle d’un quartier, d’une mine d’or ou de diamants dont ils tirent leurs ressources. La population se débat au milieu des violences et les forces françaises, comme celles de l’ONU, sont de plus en plus souvent mises en cause pour leur impuissance. Elles apparaissent comme une bande de plus, n’hésitant pas à ouvrir le feu.

Lorsque l’intervention militaire française en Centrafrique a débuté, en décembre 2013, Hollande déclarait : « La France n’a pas d’autre objectif que de sauver des vies humaines. Cette opération sera rapide, n’a pas vocation à durer. » Presque deux ans après, la population vit toujours dans la peur et les soldats français restent pour défendre les intérêts de l’impérialisme français : c’est depuis le début la seule vraie raison de leur présence.

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