Centrafrique : La Grande Muette enfouit ses crimes07/10/20152015Journal/medias/journalnumero/images/2015/10/2462.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans le monde

Centrafrique : La Grande Muette enfouit ses crimes

L’armée française en Centrafrique est de nouveau impliquée dans une affaire d’abus sexuel et une enquête a été ouverte au début du mois de septembre. Il s’agit d’une jeune adolescente qui a donné naissance à un enfant en avril dernier et accuse un soldat de viol. Ces faits suivent de près les accusations portées contre quatorze soldats français accusés de viols et d’abus sexuels sur des enfants âgés de 9 à 13 ans.

L’armée française est intervenue sous couvert de l’ONU en décembre 2013 en Centrafrique, prétendument pour empêcher les nombreuses exactions des bandes armées rivales. Hollande prétendait même « éviter un génocide ». En fait, elle s’est contentée d’assister sans broncher aux massacres perpétrés par les milices chrétiennes. D’après un enquêteur de l’ONU, interrogé par Le Monde sur les viols commis par les soldats français sur les enfants, ces exactions sont fréquentes. Mais, selon ce dernier, « l’enquête était potentiellement explosive et nous avions besoin de troupes, et en particulier des Français, et tous les contingents ont commis des abus sexuels ». L’ONU ne s’est donc pas précipitée pour faire éclater la vérité. Quant à l’armée française et à sa justice, elles ont tout fait pour enterrer l’affaire.

En effet, lorsque le journal britannique The Guardian a publié le rapport secret de l’ONU en avril 2015, il a révélé du même coup que la justice française avait été saisie neuf mois auparavant et s’était empressée de ne rien révéler au gouvernement centrafricain. Depuis, rien, officiellement du moins, n’a avancé. Les soldats incriminés sont toujours inconnus et cette affaire risque de tomber dans les oubliettes, comme celle de ce nouveau viol.

Malgré toutes les belles paroles sur la défense de la démocratie, l’armée française se comporte en Centrafrique comme n’importe quelle armée d’occupation, avec les exactions qui vont avec.

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