Annecy : manifestation contre un procès scandaleux07/10/20152015Journal/medias/journalarticle/images/2015/10/Justice_Annecy.JPG.420x236_q85_box-0%2C59%2C640%2C419_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Annecy : manifestation contre un procès scandaleux

Le 16 octobre, une inspectrice du travail et un travailleur licencié de l’usine Tefal de Rumilly comparaîtront une nouvelle fois devant le tribunal correctionnel d’Annecy.

Illustration - manifestation contre un procès scandaleux

Ils sont accusés de recel (passible de cinq ans de prison et de 375 000 euros d’amende) et violation du secret professionnel, à la suite d’une plainte déposée par Tefal.

Cette entreprise, dans laquelle l’inspectrice avait relevé en 2013 des infractions au droit du travail, a tout fait depuis deux ans pour se venger. La direction Tefal a exercé de mutiples pressions sur l’inspectrice du travail, y compris en mettant à contribution ses relations avec des agents des RG et la hiérarchie de l’Inspection du travail. Le salarié de l’usine qui avait intercepté des mails compromettants pour la direction, et alerté l’inspectrice sur la machination montée contre elle, a été licencié depuis.

La direction a trouvé également le soutien du procureur d’Annecy. Celui-ci a choisi de retenir la plainte de Tefal et a même été jusqu’à déclarer dans la presse vouloir « faire le ménage à l’Inspection du travail ».

Face à cette collusion entre les grands patrons de la région, les notables et les représentants de l’État, de nombreux militants se sont mobilisés. Le 5 juin dernier, un premier rassemblement devant le palais de justice d’Annecy avait réuni 700 manifestants.

Le 16 octobre, cinq syndicats du ministère du Travail appellent nationalement à la grève. Des appels à la grève sont lancés dans toutes les grosses entreprises de Haute-Savoie et de l’Ain où cette inspectrice a exercé ses fonctions. Des cars sont prévus au départ de Lyon et d’autres villes de la région. Il est important que la mobilisation soit réussie, tant cette scandaleuse affaire préfigure la destruction du droit du travail et des quelques lois qui protègent encore un peu les travailleurs, réclamée ouvertement par le patronat et déjà mise en œuvre par le gouvernement.

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