70 ans de la Sécurité sociale : le patronat a mangé tout le gâteau07/10/20152015Journal/medias/journalarticle/images/2015/10/dessin_p7.jpg.420x236_q85_box-0%2C1037%2C2552%2C2473_crop_detail.jpg

Leur société

70 ans de la Sécurité sociale : le patronat a mangé tout le gâteau

Les 70 ans de la Sécurité sociale ont été l’occasion d’entendre à nouveau les rengaines patronales sur le financement et les dépenses de santé. Responsables politiques de droite et de gauche, certains parlant au nom de la remise en cause de la « Sécu », d’autres au nom de sa défense, sont allés tous dans le même sens : il faudrait faire payer toujours plus les salariés et réduire les dépenses de santé des couches populaires.

Illustration - le patronat a mangé  tout le gâteau

Depuis la crise économique des années 1970 et le début du développement du chômage, il ne s’est quasiment pas passé une année sans que les gouvernements, de droite comme de gauche, ne s’attaquent au système de santé. La Sécurité sociale, mise en place en 1945 au moment de la reconstruction, était un système concédé par la bourgeoisie au lendemain de la guerre, à un moment où elle pouvait craindre des explosions sociales. Il lui a permis, à moindre coût et surtout en faisant payer les travailleurs, de soigner la force de travail dont elle avait absolument besoin pour la reconstruction de son potentiel productif.

Mais ce peu était déjà trop pour le patronat, surtout quand s’est posé le problème du versement des indemnités aux chômeurs que le système capitaliste en crise a rejetés de plus en plus nombreux à partir des années 1970. Et depuis, tous les arguments sont bons pour augmenter la part que doit payer la classe ouvrière et diminuer celle que doit payer le patronat.

On a entendu et réentendu jusqu’à la nausée que le déficit du budget de la « Sécu » était dû à la hausse du chômage ou au vieillissement de la population. Mais derrière un prétendu bon sens, il y a en réalité un point de vue de classe, celui de la bourgeoisie. C’est elle qui alimente le chômage en supprimant des emplois pour accroître ses profits mais elle veut que ce soit la collectivité qui prenne en charge les pots cassés dont elle est responsable.

Cela ne l’empêche pas, au contraire, de considérer le budget de la Sécurité sociale comme un magot dans lequel elle peut puiser. Les industries pharmaceutiques font une part considérable de leurs bénéfices grâce au budget de la « Sécu », mais pas seulement elles. Il y a aussi les bétonneurs qui construisent les hôpitaux et font des bénéfices avec le budget de la « Sécu ». Ou même les banques qui récupèrent des sommes de plus en plus importantes à travers l’endettement croissant des hôpitaux.

Alors le problème n’est pas de savoir si le budget de la Sécurité sociale est en équilibre ou pas, mais d’imposer que la bourgeoisie paye pour les dégâts sociaux que son système engendre et de l’empêcher de nuire, en l’expropriant.

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