Monsanto : le cynisme d’un empoisonneur16/09/20152015Journal/medias/journalnumero/images/2015/09/2459.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Monsanto : le cynisme d’un empoisonneur

La multinationale de l’agroalimentaire Monsanto vient d’être condamnée en appel à indemniser un agriculteur intoxiqué en 2004 par un herbicide qu’elle commercialisait, le Lasso.

Interdit dès 1985 au Canada et dès 1992 en Belgique et au Royaume-Uni en raison de sa dangerosité avérée, le Lasso est resté autorisé en France jusqu’en 2007. L’agriculteur qui a porté plainte après avoir inhalé ce produit souffre depuis de graves troubles neurologiques et est handicapé à 50 %.

Il a fallu des années après son intoxication pour que l’État interdise enfin la vente du Lasso, et de longues procédures pour faire reconnaître que Monsanto connaissait les risques liés à sa manipulation et n’en a pas informé les utilisateurs. Pour le Lasso comme pour beaucoup d’autres produits dangereux, les agriculteurs sont dépendants des seules informations données par les quelques puissants trusts producteurs de semences, d’engrais et de pesticides.

Aujourd’hui encore, les représentants de Monsanto continuent à nier leurs responsabilités et ont annoncé qu’ils se pourvoiraient en cassation. Ils savent pertinemment qu’au-delà de cette affaire, bien d’autres agriculteurs pourraient se retourner contre la firme pour les risques qu’elle leur fait courir.

Quant aux pouvoirs publics de ce pays qui ont autorisé pendant 20 ans l’utilisation d’un produit notoirement dangereux, ils sont tout aussi responsables.

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