La Cour des comptes et les fonctionnaires : une campagne contre tous les travailleurs16/09/20152015Journal/medias/journalnumero/images/2015/09/2459.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

La Cour des comptes et les fonctionnaires : une campagne contre tous les travailleurs

Le dernier rapport de la Cour des comptes sur la masse salariale de l’État est une nouvelle attaque en règle contre les travailleurs de la fonction publique. Il faudrait, selon les rapporteurs, baisser encore plus la masse salariale, et donc étrangler un peu plus les fonctionnaires en réduisant leurs effectifs, en rallongeant leur temps de travail et en baissant leur rémunération.

La Cour des comptes propose de bloquer une partie des primes et des indemnités, en les désindexant du point d’indice qui sert de calcul aux salaires. Celui-ci est pourtant bloqué depuis 2010, mais la Cour des comptes anticipe son éventuel déblocage. Les primes permettent à de nombreux salariés de dépasser de peu le smic, s’en prendre à elles, c’est une autre manière de baisser les salaires.

Dans ce rapport, tout y passe : l’indemnité de résidence destinée à compenser en partie les loyers élevés de certaines villes serait réservée à la région parisienne, l’avancement de carrière serait ralenti et rendu plus sélectif, les augmentations de fin de carrière qui, en entrant in extremis dans le calcul de la retraite, l’augmentent un peu, supprimées.

La Cour des comptes propose aussi de ne plus remplacer un départ à la retraite sur quatre car la baisse globale se ralentit, avec la création de plusieurs milliers de postes… dans l’armée. Prendre prétexte de l’augmentation des effectifs militaires pour justifier l’accélération de la suppression de postes utiles à la population dans les écoles, les hôpitaux, les collectivités locales ou les transports, il fallait le faire !

Pour compenser en partie la baisse des effectifs, il faudrait rallonger le temps de travail. Cela tombe bien, d’après les auteurs du rapport, les travailleurs du public travailleraient une centaine d’heures de moins que ceux du privé grâce à un nombre de jours de congés un peu plus élevé et à des régimes particuliers (enseignants, policiers…). Qu’importe si 42 % des fonctionnaires travaillent le dimanche et 18 % la nuit. Il faudrait de même lutter contre l’absentéisme jugé trop élevé chez les fonctionnaires. Pourtant, d’après les chiffres du rapport, la proportion de salariés absents au moins un jour sur une semaine pour raison de santé serait de 3,8 % dans le secteur public contre…3,6 % dans le secteur privé.

Tout cela serait risible si ce rapport ne donnait pas le ton à une énième campagne antifonctionnaires, c’est-à-dire antitravailleurs, et ne préparait pas le terrain à de futures attaques.

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