Israël-Palestine : à Jérusalem, la révolte des Palestiniens16/09/20152015Journal/medias/journalnumero/images/2015/09/2459.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans le monde

Israël-Palestine : à Jérusalem, la révolte des Palestiniens

Depuis le dimanche 13 septembre, des heurts ont opposé pendant plusieurs jours Palestiniens et soldats israéliens sur l’esplanade des Mosquées, à Jérusalem-Est. Une nouvelle fois, la tension entretenue par l’extrême droite juive à propos du statut de ce lieu menace de déboucher sur un bain de sang.

L’esplanade des Mosquées qui abrite la mosquée Al-Aqsa, troisième lieu saint de l’islam, est aussi l’emplacement du mont du Temple, le premier lieu saint du judaïsme, dont le mur des Lamentations situé en contrebas est un des vestiges. Mais c’est l’occupation israélienne qui a fait de ce lieu un tel enjeu d’affrontement.

Après l’annexion de la partie orientale de Jérusalem par Israël en 1967, voulant prouver qu’elles respectaient les lieux de culte des musulmans, les autorités israéliennes ont laissé l’esplanade des Mosquées sous la juridiction d’un organisme jordanien et ont maintenu en vigueur l’interdiction faite aux juifs de venir y prier. Mais tout en prétendant vouloir éviter les affrontements religieux, les gouvernements israéliens ont mené une politique de développement des colonies dans les territoires occupés, favorisant par là-même l’extrême droite sioniste et religieuse et renforçant ainsi son poids dans la société israélienne.

Aujourd’hui, les militants de ces mouvements fondamentalistes juifs, qui ont des représentants au gouvernement et de nombreux appuis dans la police et l’armée, n’hésitent pas à aller prier démonstrativement sur l’esplanade des Mosquées, exigeant la remise en cause du statu quo actuel. En réaction à ces provocations, des mouvements ont conquis une certaine popularité parmi les Palestiniens en militant sur le terrain de la défense du « lieu saint des musulmans ». C’est l’interdiction par le gouvernement israélien, mercredi 9 septembre, à l’approche des fêtes du nouvel an juif, d’un de ces groupes islamistes, les « mourabitoun » (sentinelles en arabe), qui a déclenché les affrontements de ces derniers jours.

Cette décision a été ressentie comme une nouvelle manifestation de mépris de la part du pouvoir israélien. En 2000, c’est une provocation semblable, la venue du politicien d’extrême droite Sharon à l’esplanade des Mosquées, qui avait provoqué l’éclatement de la deuxième Intifada. Tant que la population palestinienne se verra refuser la reconnaissance de ses droits, de telles révoltes se reproduiront inévitablement.

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