Garderie d’Angers : hausse des tarifs inacceptable16/09/20152015Journal/medias/journalnumero/images/2015/09/2459.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Garderie d’Angers : hausse des tarifs inacceptable

La municipalité d’Angers a annoncé que la garderie deviendrait payante dès 17 h 30, au lieu de 18 heures les années passées.

Cette annonce a mis en colère un groupe de parents de l’école Charles Bénier. À la rentrée, alors que le maire Les Républicains, Christophe Béchu, espérait faire passer cette régression en toute discrétion, ils ont choisi de la dénoncer, en déployant une banderole de protestation devant l’école et en distribuant un tract à l’ensemble des parents.

L’accueil a été très bon. Jusqu’à présent, en école élémentaire, le créneau 17 h 15-18 heures était réservé à l’étude (autrement dit l’aide aux devoirs), encadrée par du personnel municipal. Ensuite, les enfants d’école maternelle et d’école élémentaire étaient regroupés dans la salle polyvalente pour la garderie payante de 18 heures jusqu’à 18 h 30. Certains parents, ne se sentant pas capables d’aider leurs enfants pour les devoirs du soir, appréciaient et utilisaient fréquemment l’étude gratuite. Or le changement imposé par la municipalité crée une double difficulté aux familles les plus modestes : difficulté pour récupérer les enfants pour ceux qui ont des horaires de travail « atypiques » ; difficulté pour assurer l’aide aux devoirs quand soi-même on n’a pas le bagage scolaire nécessaire.

Le maire a justifié dans la presse locale la hausse des tarifs de garderie en expliquant que « les tarifs extrêmement bas généraient des effets pervers » et qu’il fallait « responsabiliser les familles ». « Laisser un enfant à 7 h 30 le matin et le récupérer à 18 h 30, c’est quelque chose que nous souhaitons dissuader. » Comme si les travailleurs qui déposent leurs enfants tôt à l’école et ne les récupèrent tard le faisaient pour « abuser » d’un service public gratuit ! Dans le monde de Béchu, 10 euros de plus par mois, c’est extrêmement faible. Mais pour une famille ouvrière avec deux enfants, c’est énorme. La preuve : les garderies des écoles du quartier sont désormais vides à 17 h 30, certains parents demandant à leurs enfants de sortir à cette heure-là et de les attendre devant la grille. La municipalité est encore allée plus loin dans l’absurde. Constatant que leurs nouvelles tarifications créaient une inégalité d’accès au soutien scolaire, elle vient de décider de supprimer l’étude après 17 h 30.

Les parents d’élèves de l’école Bénier savent que, seuls, ils ne parviendront pas à faire annuler la mesure. Mais le fait d’avoir élevé la voix est déjà une satisfaction et ils ont bien l’intention de continuer à se faire entendre.

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