Université d’été du PS : tempête dans un verre vide02/09/20152015Journal/medias/journalnumero/images/2015/09/2457.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Université d’été du PS : tempête dans un verre vide

À l’occasion de l’université d’été du Parti socialiste, Manuel Valls est allé mouiller sa chemise, au propre comme au figuré, pour tenter de remobiliser ses troupes à l’approche des élections régionales. L’ambiance était paraît-il agitée.
Les dirigeants « frondeurs », qui ont fait leur rentrée à part, ont dénoncé la dérive « sociale-libérale » du gouvernement. Pour essayer de garder une partie de leur électorat écœurée par Hollande, ils cherchent à se démarquer un peu de la direction du PS, mais pas trop pour ne pas risquer de perdre l’investiture de celle-ci pour les élections qui viennent.
 
Certains militants de base, eux, n’ont pas été retenus par ce genre d’arrière-pensée. Valls s’est fait siffler, notamment par des militants des Jeunesses socialistes. Les rapports se sont même tendus au point que Valls a avoué avoir « mis une petite tape sur la joue » d’un militant « pour qu’il se souvienne du contact », alors que le premier secrétaire du PS, Jean-Christophe Cambadélis, en prenait un par le col ! Mais ces mêmes jeunes militants n’ont pas trouvé mieux que de crier « Taubira présidente » pour exprimer leur opposition. Prendre comme emblème de leur opposition la ministre de la Justice, en place depuis le début du gouvernement de Hollande, en montre toutes les limites.
 
Entre les calculs électoraux des responsables, toutes tendances confondues, et le désarroi de militants à la recherche d’un nouveau « sauveur suprême », il n’y a rien qui puisse représenter le moindre début de perspective pour les travailleurs et les couches populaires. L’impuissance de cette opposition interne au PS est à l’image de celles qui lui sont externes et qui se placent tout autant dans le cadre du système. Des écologistes au Parti de gauche ou au PCF, tous ne représentent que des alternatives de façade.
 
Une réelle opposition à la politique gouvernementale en faveur du patronat devra se placer sur le terrain de la lutte de classe des travailleurs contre le patronat. Et si, aujourd’hui, les voix faisant entendre ce point de vue sont encore faibles, elles n’en sont que plus importantes.
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