La morale qu’il faudrait enseigner02/09/20152015Journal/medias/journalnumero/images/2015/09/2457.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

La morale qu’il faudrait enseigner

L’enseignement moral et civique (EMC) fait partie des nouveautés de cette rentrée scolaire. Promis en septembre 2012 par Vincent Peillon, puis brandi à nouveau en réaction aux attentats de Paris en janvier dernier comme un moyen de mobiliser l’école autour des valeurs républicaines, cet enseignement n’est en fait que le recyclage de l’éducation civique, juridique et sociale (ECJS) avec le même volume horaire et le même programme.

L’introduction de l’EMC n’induit des changements que dans les filières technologiques des lycées, où l’ECJS n’existait pas. Mais comme le ministère de l’Éducation n’a pas daigné doter les établissements des heures d’enseignement correspondantes, l’EMC empiètera sur d’autres matières ou ne sera pas enseigné. Voilà ce que la ministre de l’Éducation Najat Vallaud-Belkacem appelle « la grande mobilisation de l’école autour des valeurs de la République » !

L’hypocrisie et le double discours des politiciens ne font pas partie du programme de l’EMC. Mais nul doute que les enseignants et les élèves eux-mêmes sauront les mettre à l’ordre du jour, comme ils sauront dénoncer l’hypocrisie qu’il y a à se gargariser des valeurs d’égalité, de liberté et de fraternité quand la société est gangrenée par l’argent, les inégalités, le chômage et le racisme.

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