De Valls à Macron : fous d’amour… pour le patronat02/09/20152015Journal/medias/journalnumero/images/2015/09/2457.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

De Valls à Macron : fous d’amour… pour le patronat

Lors de l’université d’été 2014 du Medef, le Premier ministre Manuel Valls avait déclaré : « J’aime l’entreprise ». Jeudi 27 août, le ministre de l’Économie Émmanuel Macron a surenchéri devant cette assemblée : « Vous avez l’amour et vous avez les preuves d’amour. » Cela s’appelle avoir de la suite dans les idées. Ce gouvernement aime toujours les mêmes et le revendique.

Les « preuves d’amour », ce sont déjà toutes les mesures prises pour favoriser les profits et l’exploitation. Et toutes celles à venir. Après avoir rappelé les multiples « réformes » favorables au patronat déjà en vigueur, Macron s’est ainsi engagé à ce que le plafonnement des indemnités prud’homales, un article de sa loi censuré par le Conseil constitutionnel, puisse finalement entrer en œuvre.

Sa déclaration selon laquelle « la gauche a pu croire, il y a longtemps, que la politique se faisait contre les entreprises, que la France pourrait aller mieux en travaillant moins. Tout cela est désormais derrière nous », lui a valu une acclamation enthousiaste du public du Medef. Ce n’est pas la gauche d’aujourd’hui que Macron a visée, mais bien le mouvement ouvrier qui, depuis 150 ans, a lutté pour réduire le temps de travail, c’est-à-dire l’exploitation. Alors que des millions de travailleurs s’épuisent dans des cadences infernales, tandis que des millions d’autres survivent au chômage, c’est pourtant le partage de la charge de travail entre tous, avec un salaire entier, qu’il faudrait imposer aux capitalistes.

Macron défend un programme ; celui de la lutte contre les droits conquis par les travailleurs. Et pour imposer ce retour en arrière, il offre ses services au grand patronat en se présentant comme l’homme de la situation.

Après les déclarations de ce ministre peut-être trop pressé et ambitieux à ses yeux, Valls a réagi en déclarant que, de sa part, il n’y avait « pas de remise en cause du temps légal de travail ». C’est une belle hypocrisie, puisque de dérogations en assouplissements, les salariés ne travaillent pas 35 heures, mais 39,2 heures par semaine en moyenne en France en temps complet, selon l’Insee. Valls veut aussi rappeler que c’est lui qui décide des attaques contre les travailleurs et de leur moment. Mais la seule chose qui sépare Valls et Macron est en réalité leur plan de carrière. Ils sont en concurrence pour mener la même politique au service de la bourgeoisie.

Cette politique est celle menée par les gouvernements socialistes de Hollande depuis son élection, dans la droite ligne de la présidence de Sarkozy. La loi Macron, qui favorise le travail du dimanche, avait d’ailleurs été écrite en partie par son prédécesseur, Arnaud Montebourg. Qu’ils s’expriment avec cynisme et servilité devant les patrons ou qu’ils tentent hypocritement de se donner un vernis social devant les électeurs, on retrouve les mêmes fidèles petits soldats des capitalistes.

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