Les jolies colonies de vacances : un luxe ?26/08/20152015Journal/medias/journalnumero/images/2015/08/2456.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Les jolies colonies de vacances : un luxe ?

En région parisienne et ailleurs, un certain nombre de communes se séparent des centres de vacances pour enfants, de plus en plus coûteux à entretenir et à gérer à l’année, notamment avec l’inévitable remise aux normes.

Plusieurs municipalités, dirigées par l’ex-UMP, ont ainsi fermé leurs colonies de vacances. Argenteuil, dont le dernier centre à Saint-Hilaire-de-Riez coûterait 100 000 euros par an à gérer, Savigny-sur-Orge, et Chelles qui a vendu pour 4,5 millions d’euros son centre d’Hossegor dans les Landes. D’autres équipes municipales, qui hésitent à faire le même choix, réduisent la durée des séjours ou tentent de diversifier l’occupation des locaux de vacances destinés aux enfants de la commune. En effet, les municipalités qui proposaient aux enfants de familles ouvrières des séjours au grand air, avec activités et apprentissage de la vie collective, subventionnent de moins en moins ces périodes de vacances, souvent au profit des centres de loisirs de proximité et de séjour à la journée. Restent les comités d’entreprises des grosses sociétés qui permettent encore aux enfants de familles mieux loties de découvrir les joies des « colos ».

Or trois millions de jeunes de 5 à 19 ans ne partent pas en vacances, le tiers des enfants d’ouvriers et d’employés. Les statistiques montrent que la raison principale en est le coût, impossible à assumer pour de nombreuses familles pauvres, les aides s’avérant insuffisantes. Dans le même temps, seuls 6 % de la même tranche d’âge étaient privés de vacances dans les familles au revenu supérieur à 4 000 euros mensuels…

C’est là qu’intervient le choix des municipalités, de plus en plus confrontées aux baisses de subventions de la part de l’État. Et c’est là aussi qu’on mesure les choix sociaux du gouvernement qui maintient et accélère les aides, dégrèvements et subventions aux entreprises, aux dépens des collectivités locales et de la population, et forcément des enfants dont les parents ne partent pas.

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