Nettoyage social à Rio19/08/20152015Journal/medias/journalnumero/images/2015/08/2455.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans le monde

Nettoyage social à Rio

La mairie de Rio est en train de racheter et de faire détruire les maisons de la favela Vila Autodromo. Ce quartier populaire qui abritait 600 familles, situé à une trentaine de kilomètres du centre-ville, a le malheur d’être proche du parc olympique. Le plan initial, qui l’épargnait, a été modifié et à sa place seront construits des voies d’accès et des parkings.

Les Jeux Olympiques ouvriront à Rio le 5 août 2016 et les travaux de construction des installations sportives et hôtelières battent leur plein. Les terrains ont été pour la plupart acquis ou récupérés, souvent à l’occasion du Mondial de foot de 2014. La ville avait alors récupéré toute sorte de terrains occupés illégalement depuis des décennies, pour agrandir des routes, bâtir des hôtels ou des centres sportifs. La police avait expulsé par milliers les occupants, avant l’entrée en action des bulldozers.

Ces opérations, qui ont concerné près de 100 000 personnes, s’accompagnaient d’opérations immobilières doublement profitables. Non seulement elles libéraient des terrains pour des constructions modernes et chères, mais en même temps elles faisaient monter la cote du quartier, en éloignant les plus pauvres. Il s’agissait d’un « nettoyage » social, dans une ville où la présence de collines escarpées rapproche les favelas misérables des quartiers aisés.

Le parc olympique est installé loin du centre, mais il provoque la même spéculation et le même éloignement de la population laborieuse. On rachète à un bon prix les maisons des expulsés de Vila Autodromo, dont certains sont relogés à proximité dans des logements sociaux neufs. Mais au final c’est une nouvelle zone qui se dégage pour les riches, brésiliens et étrangers, où les travailleurs ne reviendront que comme domestiques, gardiens d’immeubles et ouvriers d’entretien.

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