Îles grecques : le drame des migrants et la forteresse européenne19/08/20152015Journal/medias/journalnumero/images/2015/08/2455.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans le monde

Îles grecques : le drame des migrants et la forteresse européenne

Entre le 8 et le 14 août, près de 21 000 nouveaux migrants sont arrivés en Grèce. Beaucoup arrivent sur l’île de Kos, proche de la Turquie, à l’est de la mer Égée. Des centaines de touristes européens y côtoient des milliers de réfugiés, venant surtout de Syrie et d’ Irak.

Jusqu’à 7 000 migrants sont restés bloqués sur l’île, en attente d’un laissez-passer pour l’Europe. Dans cette situation, toutes les solutions proposées sont inhumaines.

Des stades ou des bâtiments abandonnés sont transformés en camps où s’entassent des familles. Souvent, il n’y a pas de distribution de nourriture, pas d’eau, pas d’électricité. Par solidarité, des habitants tentent de remédier à l’incapacité des autorités et à l’inhumanité des puissances d’Europe. Les sésames pour l’Europe sont délivrés au compte-gouttes. Les Syriens, considérés comme réfugiés de guerre, sont jugés prioritaires. Pour les autorités européennes, l’Irak et l’Afghanistan sont des pays en paix !

Le 15 août, sous la pression du HCR (haut-commissariat aux Réfugiés de l’ONU), une réunion s’est tenue à Athènes entre le gouvernement grec et le commissaire européen à l’Immigration. Le HCR estime que, de janvier à juillet, quelque 124 000 réfugiés sont arrivés en Grèce par la mer, sept fois plus qu’en 2014 pour la même période, et que leur situation est la pire que le monde ait connue depuis les années 1950.

Les responsables de l’ONU, qui n’ont rien à proposer aux migrants, font la morale au gouvernement grec, lui réclamant de « mettre en place un mécanisme d’assistance humanitaire adéquat ». Sans chercher à excuser la politique de l’administration grecque, il est évident qu’une île de 33 000 habitants ne peut accueillir un flot incessant de réfugiés, pas plus que celle de Lesbos et quelques autres dans le même cas. Et la Grèce, étranglée par la crise, n’est pas le lieu d’accueil le plus favorable aux migrants qui fuient la misère.

Mais c’est bien timidement que le HCR dénonce les moyens honteusement faibles que les grandes puissances d’Europe consacrent à l’accueil des migrants.

Le gouvernement Hollande illustre cela : il ne tient même pas sa dérisoire promesse d’accueillir 9 100 migrants sur deux ans ! La France, comme toutes les grandes puissances, se lave les mains de leur sort. Pourtant, de la Syrie à l’Afghanistan, de la Libye à l’Irak, ce sont elles qui ont semé la guerre et le chaos qui contraignent les migrants à fuir.

Partager