Hongrie : un mur de la honte pour barrer la route aux migrants19/08/20152015Journal/medias/journalnumero/images/2015/08/2455.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans le monde

Hongrie : un mur de la honte pour barrer la route aux migrants

Depuis la mi-juillet, le gouvernement hongrois élève un mur hérissé de barbelés et de lames de rasoir, le long de sa frontière avec la Serbie. Construit par des soldats, mais aussi par des chômeurs réquisitionnés sous peine de perdre leurs indemnités, il devrait être renforcé par un second mur de 4 mètres de haut.

Le Premier ministre hongrois Viktor Orban use de la peur de l’immigration dans sa rivalité avec le parti d’extrême droite Jobbik. Il a accusé les migrants de provoquer « un accroissement de la criminalité, dont les viols, et du chômage ». Il a aussi fait placarder d’immenses affiches proclamant : « Si vous venez en Hongrie, sachez que vous ne pourrez pas prendre le travail des Hongrois. » Des affiches en hongrois, donc incompréhensibles pour les réfugiés afghans et syriens, qui seraient un millier chaque jour à franchir la frontière serbo-hongroise, et qui s’adressent surtout à l’opinion réactionnaire sur laquelle s’appuie Orban, comme nombre de ses pareils en Europe.

Et force est de constater qu’Orban ne fait qu’ajouter un nouveau mur de la honte à ceux qui entourent déjà l’Europe : entre les enclaves espagnoles de Ceuta et Mellila et le Maroc, en Grèce et en Bulgarie, aux frontières avec la Turquie.

D’autres pays européens n’ont pas choisi d’ériger de tels murs. Mais tous, même ceux qui n’ont pas de frontière avec des pays non-membres de « l’espace Schengen », multiplient les obstacles de toute sorte pour barrer la route aux migrants. Les murs entourant le site d’Eurotunnel à Calais ont été renforcés cet été, pour empêcher les migrants d’accéder aux voies et de passer en Angleterre.

Viktor Orban prétend bloquer les migrants qui, fuyant le Pakistan, l’Afghanistan, l’Irak ou la Syrie, tentent de pénétrer dans l’Union européenne. Mais, après avoir traversé des milliers de kilomètres, ils ne sont pas prêts à se laisser arrêter. Certains réussissent à couper la clôture de barbelés. D’autres se préparent à changer d’itinéraire, et à entrer en Hongrie par la Roumanie ou la Croatie, là où n’existe pas (encore ?) de mur.

Mais aucun mur n’empêchera ces hommes, ces femmes et ces enfants, fuyant les horreurs de la guerre ou de la misère, d’essayer de franchir les frontières.

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