Grèce : l’acharnement à faire payer les pauvres19/08/20152015Journal/medias/journalnumero/images/2015/08/2455.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans le monde

Grèce : l’acharnement à faire payer les pauvres

Le troisième plan d’austérité imposé à la Grèce par les grandes puissances a été voté par les députés grecs le 14 août, avec les voix de la droite et du centre. La séance a été houleuse, avec l’affichage de la fracture interne à Syriza, le parti du gouvernement, puisque 44 de ses 149 députés ont voté contre ou se sont abstenus.

Le Premier ministre Tsipras envisagerait de poser au Parlement la question de confiance, qui serait suivie, en cas d’échec, d’élections anticipées. Mais, pour l’heure, son principal souci est d’obtenir de quoi rembourser la Banque centrale européenne (BCE).

Ce plan accorde environ 85 milliards d’euros à la Grèce sur trois ans, par tranches et sous contrôle des institutions européennes, assurées ainsi de pouvoir continuer à exercer leur chantage sur le gouvernement. Sur les premiers 26 milliards d’euros, 3,5 milliards iront à la BCE, 7 autres au remboursement du prêt-relais accordé en juillet et 10 milliards iront renflouer les banques grecques. Ce plan de sauvetage va donc, comme d’habitude, « sauver » les financiers.

Les grands groupes européens et grecs ne sont pas non plus oubliés, avec la reprise des privatisations imposées par les créanciers internationaux. La concession de 14 aéroports régionaux, gelée à l’élection de Tsipras, a été confirmée. Sont aussi visés les ports du Pirée et de Thessalonique, la distribution de l’électricité, les chemins de fer, etc.

Le plan est assorti d’une série de mesures d’économies qui vont rendre la vie des travailleurs encore plus difficile. Dès juillet, la hausse des taux de TVA a renchéri produits et services et, d’ici la fin 2016, cela frappera aussi les îles, où tout est déjà plus cher. Les cotisations maladie pour les retraités ont augmenté, les retraites anticipées vont disparaître ; le nouvel impôt foncier tombera dès septembre ; pour les travailleurs endettés, les saisies ne seront plus limitée à 25 % des salaires ou des pensions, et la loi facilite maintenant l’expulsion de ceux qui ne peuvent rembourser leurs dettes.

La situation dans la santé est catastrophique. La rentrée scolaire est sur la même pente : sur 25 000 postes non pourvus, 12 000 seront peut-être comblés. Le chômage dépasse toujours 25 % et frappe un jeune sur deux ; les emplois, souvent à temps partiel, non déclarés ou payés avec du retard, sont bien loin d’atteindre tous 500 euros.

Le plan des créanciers internationaux est intenable, incapable de redresser l’économie, ils le savent, et même ils le disent. Que leur importe : la population grecque paiera !

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