Chine : la recherche du profit dévaste une ville entière19/08/20152015Journal/medias/journalnumero/images/2015/08/2455.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans le monde

Chine : la recherche du profit dévaste une ville entière

Mercredi 12 août, à Tianjin, une métropole de 14 millions d’habitants non loin de Pékin, deux explosions dans un entrepôt de produits dangereux ont causé la mort, bilan malheureusement encore provisoire, de 114 personnes, dont de nombreux pompiers. 95 personnes sont de plus portées disparues, 722 sont hospitalisées, les dégâts sont immenses.

Les habitants, dont des milliers ont dû être évacués, craignent aussi une catastrophe sanitaire et écologique, car près de 700 tonnes de cyanure de sodium, qui ont dégagé des gaz mortels durant l’incendie, auraient été stockées, alors que l’entrepôt qui a explosé n’était autorisé à en contenir que 24 tonnes. C’est donc bien le mépris des règles de sécurité par les dirigeants de cette entreprise, que l’on dit proches du pouvoir de Pékin, qui explique cette catastrophe. Elle se rajoute à la longue liste des accidents industriels en Chine.

« L’atelier du monde », qui tourne à plein régime pour le plus grand profit de l’économie capitaliste mondiale, et en particulier d’une myriade d’entreprises petites et grandes du monde impérialiste dit civilisé, méprise la sécurité des travailleurs comme celle des habitants. Dans les mines, les installations obsolètes provoquent régulièrement des explosions meurtrières. Mais des drames analogues se produisent également dans les industries de haute technologie. Il y a un an, à Shanghaï, 75 personnes ont été tuées après une explosion dans une usine de pièces détachées ; en août 2014, 146 ont également péri dans une usine de pièces automobiles. En 2013, 119 personnes mouraient dans l’incendie d’un abattoir de volailles. Partout, pour faire baisser le coût de la main-d’œuvre et s’envoler les profits, les autorités chinoises ferment les yeux sur les conditions de travail. Largement corrompues, elles se servent au passage.

Mais elles ne sont pas les seules à profiter de la situation. Le port de Tianjin abrite de très nombreuses entreprises internationales. Toyota y a installé une usine, alimentée par les industries de pièces automobiles. Elle n’a pas été touchée par l’explosion. D’autres n’ont pas eu cette chance : 10 000 voitures importées ont été détruites, dont 1 500 Renault et 2 750 Volkswagen. Certes, la bourgeoisie chinoise prospère aujourd’hui en exploitant au maximum des centaines de milliers de travailleurs. Mais elle n’est pas la seule, ni d’ailleurs la principale bénéficiaire de cette exploitation au goût de sang : les grands groupes occidentaux sont les premiers à fermer les yeux sur les conditions de vie et de sécurité des ouvriers chinois et des résidents des grands centres industriels de ce pays. Ce qui les y attire, c’est le faible coût de la main-d’œuvre, et la poigne de fer d’un État chinois qui joue les chiens de garde pour le compte des nantis locaux, mais aussi pour celui des capitalistes du monde entier. Qu’importe à ces derniers le prix de souffrances que cette situation impose aux classes laborieuses de Chine, seuls les profits comptent !

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