Comme chaque année reviennent les grands départs, les chassés-croisés et les embouteillages de la période estivale. Cette fois-ci, le gouvernement fait mine de s’alarmer de la hausse du nombre de morts sur les routes : +19 % le mois dernier, d’après le ministère de l’Intérieur. Cela ne l’empêche pas de prévoir une diminution drastique des moyens de Bison futé, l’organisme national d’informations routières.

Le secrétariat d’État aux Transports annonce en effet, pour mai 2016, la fermeture du Centre national d’informations routières de Rosny-sous-Bois ainsi que des centres régionaux associés, dont dépendent environ 150 agents, et leur remplacement par une petite structure d’une dizaine de personnes. Bison futé continuera à diffuser ses prévisions de circulation mais, faute de moyens humains, la qualité de ces prévisions baissera considérablement.

Le gouvernement prend pour prétexte à ces fermetures le développement de nouvelles technologies, telles que les boîtiers GPS ou les applications pour téléphones portables, capables de partager des informations routières en temps réel. Outre le fait que celles-ci sont loin d’être accessibles à tous les automobilistes, notamment parmi les classes populaires, elles n’offrent pas ou peu d’informations sur le réseau des routes dites secondaires, nationales et départementales. Et il y a fort à parier que c’est précisément sur celles-ci que Bison futé va devenir bien moins sagace.

Bernard Cazeneuve en appelle à la responsabilité des automobilistes sur les routes, mais le gouvernement fait le choix de les rendre moins sûres, supprimant au passage plus d’une centaine d’emplois. Il n’y a pas de petites économies, notamment quand il ne s’agit « que » de services utiles à la population.