Allocation de rentrée scolaire : l’école de plus en plus chère19/08/20152015Journal/medias/journalnumero/images/2015/08/2455.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Allocation de rentrée scolaire : l’école de plus en plus chère

Mardi 18 août, l’allocation de rentrée scolaire a été versée à trois millions de familles, pour les aider à acheter les fournitures nécessaires. Considérant que le prix de ces fournitures n’avait quasiment pas augmenté cette année, le gouvernement a choisi de ne pas modifier le montant de l’allocation, qui varie de 362 à 396 euros selon l’âge de l’élève.

L’association Familles de France, qui a réalisé une enquête auprès de ses adhérents, estime que l’inflation en matière de fournitures atteint cette année 0,7 %, et non 0,1 %, comme l’affirme le gouvernement. Elle constate aussi que les sommes versées sont de toute façon insuffisantes dans le cas des lycéens, et en particulier pour les élèves des filières professionnelles qui peuvent avoir à dépenser plus de 1 000 euros pour l’achat du matériel spécialisé qui leur est demandé.

Mais le coût de la scolarité inclut bien d’autres dépenses que les seules fournitures, des dépenses qui risquent d’augmenter de manière importante en cette rentrée 2015.

Cela fait des années que l’État se désengage du financement du système éducatif. Il en assume désormais moins des deux tiers, laissant le reste de la facture aux collectivités locales. Or, si ces dernières reçoivent des dotations censées compenser ces dépenses supplémentaires, ces dotations de l’État sont en constante diminution. En 2015, elles doivent baisser de 3,7 milliards par rapport à 2014, et d’ici 2017 la baisse cumulée atteindra un total de 11 milliards.

Dans cette situation, les communes les plus pauvres doivent rogner sur leurs dépenses. Certaines ont choisi cette année d’augmenter le tarif des transports scolaires, de la cantine, de la garderie avant et après les horaires de cours, ou bien encore des activités périscolaires.

L’allocation de rentrée scolaire, déjà souvent insuffisante, sera bien incapable de couvrir toutes ces dépenses supplémentaires. Et de toute façon elle ne concerne que 5 millions d’élèves sur un total de 12,7 millions. Bien des familles populaires n’y ont pas droit, car cette allocation est conditionnée à des plafonds de ressources particulièrement bas. Dans le cas d’un couple avec un enfant, il suffit que les deux parents aient un emploi au smic pour dépasser ce plafond ! Marisol Touraine, la ministre des Affaires sociales, ose affirmer dans un communiqué que « le versement de l’allocation de rentrée scolaire (…) contribue à offrir à chaque enfant, quel que soit son milieu social, des chances égales de réussite ».

Pour les familles de milieu populaire, l’école gratuite et égale pour tous, c’est un mythe de plus en plus éloigné de la réalité.

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