Air France : la direction n’en a jamais assez19/08/20152015Journal/medias/journalnumero/images/2015/08/2455.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Air France : la direction n’en a jamais assez

La direction d’Air France vient d’assigner en justice le principal syndicat de pilotes, le SNPL, qui refuse de donner son accord au plan d’économies de la compagnie, Transform 2015, au moins pour ce qui concerne les attaques visant les pilotes. De toute évidence, la direction cherche à passer en force. En effet, début juillet, un juge s’était déclaré incompétent pour décider de la procédure en référé lancée par Air France contre le SNPL, ce qui avait suspendu les poursuites judiciaires. Air France revient donc à la charge contre ce syndicat, alors qu’il a lancé un référendum auprès des 3 000 pilotes de la compagnie, pour leur demander s’ils approuvent ou pas le plan d’économies de la direction.

La direction d’Air France a préféré ne pas attendre le résultat de ce référendum. Elle avait, semble-t-il, de bonnes raisons de craindre qu’il lui soit défavorable. Elle n’a évidemment pas oublié ni digéré la grève massive des pilotes de l’an dernier contre son plan d’économies Transform 2015. Et cela fait des mois que le SNPL refuse de donner son accord à une direction qui veut, avec ce plan, ­réaliser 2 milliards d’euros d’économies sur le dos de l’ensemble du personnel. Un plan qui a déjà eu pour résultat la suppression de 8 000 emplois, une intensification de la charge de travail, de la flexibilité, de nouvelles attaques contre le salaire réel pour toutes les catégories de personnel, les pilotes pour leur part refusant notamment, à juste titre, une diminution de leur rémunération pour les heures de vol de nuit.

Et ce n’est d’ailleurs pas fini. Car si la direction d’Air France piaffe d’impatience pour boucler ce plan drastique, elle en a déjà annoncé un autre : Perform 2020. Celui-ci vise à économiser 1,1 milliard supplémentaire et devrait entrer en vigueur fin septembre.

Certes, à Air France, les directions successives se sont employées à entretenir un certain esprit corporatiste, à diviser pour mieux régner en opposant telle catégorie de personnel à telle autre. En cela, elle n’a malheureusement pas manqué d’appuis auprès de certains syndicats corporatistes et elle espère que le refus des pilotes à son plan sera perçu comme spécifique aux seuls pilotes.

Comme si les attaques qu’elle mène plan après plan ne frappaient pas toutes les catégories de personnel ! Tous ensemble, les travailleurs de toute la compagnie, toutes catégories et professions confondues, auraient les moyens de faire reculer une direction qui, ils le constatent, n’a aucune intention de s’arrêter d’elle-même sur ce terrain. À moins que les travailleurs ne l’y contraignent.

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