Un trader condamné, pas la spéculation05/08/20152015Journal/medias/journalnumero/images/2015/08/2453.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans le monde

Un trader condamné, pas la spéculation

Un trader londonien de 35 ans, Tom Hayes, vient d’être condamné à 14 ans de prison pour une fraude colossale sur le calcul du Libor, un taux d’intérêt qui sert de base aux échanges interbancaires dans le monde entier et qui est calculé chaque jour à partir des données de grandes banques. Ainsi le Libor est la référence de contrats financiers portant sur des montants estimés à 450 000 milliards de dollars, c’est dire l’ampleur des activités spéculatives.

Entre 2006 et 2010, les traders d’une dizaine de banques avaient faussé leurs données à plus de 300 reprises, orientant ainsi le Libor de manière plus favorable aux affaires des banques qui les employaient. Hayes a ainsi rapporté gros à ses patrons, la filiale londonienne d’UBS puis la filiale japonaise de Citigroup. Mais il a eu beau, lors de son procès, expliquer que sa hiérarchie savait tout sur la fraude, et que les directions de ces banques y trouvaient leur compte, il n’a pu éviter de payer l’addition.

La justice britannique a sévèrement condamné Hayes car un spéculateur est tout de même tenu de ne pas tricher avec les règles des contrats… qui protègent d’autres spéculateurs. Les actionnaires des grands groupes financiers concernés, eux ne risquent pas la prison : les banques se sont dégagées de toute poursuite en s’acquittant d’amendes.

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