À l’occasion des grands départs du 1^er août, les salariés des Autoroutes du sud de la France (ASF) se sont mobilisés, par la grève et des distributions de tracts aux usagers, pour réclamer des embauches et dénoncer leurs conditions de travail.

Construites avec l’argent de l’État, ces autoroutes ont été privatisées en 2006 au profit du groupe Vinci. Depuis, les effectifs ont baissé de 25 %, soit 1 800 emplois supprimés. Les travailleurs d’ASF dénoncent les pressions et le stress au travail, les réorganisations permanentes. Le nombre de saisonniers permettant de faire face à l’afflux de vacanciers en été a aussi été réduit, et poser plus de deux semaines de congés dans cette période est devenu quasiment impossible. Quant aux usagers, ils paient de plus en plus cher un service de plus en plus réduit. De plus en plus fréquemment, ils peuvent se retrouver bloqués aux péages, sans interlocuteur, face à des machines en panne.

ASF est donc une bonne affaire : en neuf ans, les actionnaires de Vinci ont engrangé six milliards d’euros de profits. Avec la complicité du gouvernement, qui pour la galerie a fait mine de critiquer les hausses de tarif, mais a versé à ASF 11 millions d’euros d’argent public en 2014 au titre du CICE.