Ukraine : le Parti communiste interdit d’élections29/07/20152015Journal/medias/journalnumero/images/2015/07/2452.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans le monde

Ukraine : le Parti communiste interdit d’élections

Le ministre de la Justice ukrainien vient d’interdire au Parti communiste d’Ukraine (KPU) de participer aux élections. Cela n’a suscité aucune réaction de la part des États européens et nord-américains qui soutiennent à bout de bras le régime de Kiev, en le présentant comme un exemple de la démocratie en marche.

Les mêmes démocraties occidentales n’avaient d’ailleurs pas plus réagi aux lois votées par la Rada (la Chambre des députés) en avril dernier qui, mettant sur un pied d’égalité l’apologie du nazisme et celle du communisme, avait interdit l’une et l’autre, en particulier les « production et utilisation des symboles » se rapportant au communisme ou à la période soviétique, sous peines d’amendes, voire de prison. Dans le même temps, le gouvernement de Kiev avait réhabilité les collaborateurs ukrainiens du régime nazi durant la Deuxième Guerre mondiale et fait de leurs chefs, dont le tristement célèbre antisémite et anticommuniste Stepan Bandera, des héros de l’indépendance nationale.

Quant à leurs émules actuels, le parti Svoboda est associé à la majorité au pouvoir à Kiev. Le parti néonazi Pravyi Sektor, qui a contribué à porter la majorité actuelle au pouvoir durant les événements du Maïdan en 2014, a levé, lui, un bataillon de volontaires d’extrême droite pour combattre les pro-russes de l’Est.

Interdit d’élections, le Parti communiste d’Ukraine n’est pourtant pas un adversaire farouche des gouvernements en place. Depuis un quart de siècle que l’URSS a disparu, ce parti participe aux institutions en cherchant à s’y faire une place. Et cela sous tous les gouvernements, qu’ils aient été dits prorusses ou qu’ils se soient affichés pro-occidentaux.

En fait, le régime ukrainien craint surtout que, dans le climat de conflit sans fin à l’Est et de brutal appauvrissement des classes laborieuses, celles-ci puissent se saisir de l’existence d’un parti même aussi intégré à la société que le KPU pour exprimer leur rejet du régime et de sa politique.

Quant à l’interdiction de toute propagande se revendiquant du communisme, elle menace aussi des mouvements d’extrême gauche qui voudraient s’adresser à la classe ouvrière, face aux clans qui se disputent le pouvoir et contre les nantis qu’ils servent.

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