Reydel Automotive – Gondecourt : coup de colère29/07/20152015Journal/medias/journalnumero/images/2015/07/2452.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Reydel Automotive – Gondecourt : coup de colère

À Reydel-Gondecourt, dans le Nord, jeudi 23 juillet, la grève a éclaté brusquement juste avant les congés, et presque 100 % des ouvriers l’ont suivie ; les nombreux intérimaires qui ne pouvaient pas se mettre en grève exprimaient largement leur solidarité.

La veille au soir, les salariés avaient appris que la direction avait donné aux cadres une prime spéciale pour les remercier d’avoir bien « réussi » le passage de Visteon à Reydel. En novembre 2014, Visteon a été racheté par un fonds et est devenu Reydel Automotive. La direction donnait aux cadres une prime censée rester secrète et qui allait de 930 à 2 000 euros, juste avant les congés. Pour les ouvriers, il n’y avait rien.

Quand la nouvelle a été connue, la colère s’est immédiatement répandue dans les ateliers. Le mécontentement est important : sur les salaires, l’augmentation n’a été que de 0,9 % cette année. De plus, les conditions de travail n’ont pas arrêté d’empirer : il n’y a pas assez d’entretien, les machines tombent souvent en panne, il manque depuis longtemps des régleurs, des mécaniciens, et il faut récupérer le samedi la production qui n’a pas été faite à cause des pannes.

Il y a quelque temps, pour le poste d’après-midi, l’atelier Edison n’a pas tourné pendant plus d’une semaine et il a fallu ensuite faire des heures supplémentaires jusqu’à 23 heures. L’usine tourne presque tous les samedis ; le 13 juillet, l’usine a tourné… Les cadences s’aggravent ; constamment, il y a des suppressions de postes. Par exemple, pour qu’un opérateur s’occupe de trois machines au lieu de deux ou pour que les monteurs soient régleurs en même temps… Le ras-le-bol est d’autant plus fort que la direction vient de déclarer aux ouvriers qu’ils étaient mauvais, « le deuxième équipementier le plus mauvais », paraît-il. Comme si la pagaille venait des salariés et non de la direction !

La grève a duré jeudi et vendredi, pour la grande majorité, jusqu’à leur départ en congés. La direction a d’abord essayé de dire que la prime était normale et pas exceptionnelle, mais la CGT a diffusé une lettre reçue par un cadre prouvant qu’il s’agissait bien d’une récompense pour les cadres à l’occasion du passage de Visteon à Reydel. Le PDG de Reydel, qu’on voit intervenir parfois dans des journaux, explique sa réussite par « sa capacité à susciter l’enthousiasme des équipes » et à « faire régner une excellente ambiance ».

Pour le moment, il y a effectivement de l’ambiance, tous les travailleurs sont très contents de dénoncer le mépris de la direction, de lui dire ce qu’ils pensent de sa politique et d’exprimer leur ras-le-bol !

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