Hôpital de Château-Chinon : modernisation ou économies ?29/07/20152015Journal/medias/journalnumero/images/2015/07/2452.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Hôpital de Château-Chinon : modernisation ou économies ?

Lundi 27 juillet, l’ARS (Agence régionale de santé) de Bourgogne et l’hôpital de Château-Chinon, dans la Nièvre, ont signé un contrat de modernisation ou contrat de performance. Le conseil départemental est également associé à ce contrat. Il s’agit de redresser les comptes du centre hospitalier pour arriver à un retour à l’équilibre en 2016.

La modernisation de l’Ehpad (établissement d’hébergement pour personnes âgées dépendantes) est vraiment nécessaire. Il faudrait, par exemple, réduire le nombre des chambres doubles ou, en médecine, installer des sanitaires dans chaque chambre. Les travaux pour le bâtiment principal ou la rénovation des cuisines sont aussi une nécessité et les 13,6 millions d’euros de l’État auraient dû être investis depuis longtemps, comme le dénonçait le personnel. Il en avait assez de travailler dans un hôpital vétuste où les conditions de travail se dégradent.

Mais en contrepartie, il est demandé de faire des économies. Et c’est le personnel qui va les subir. Il y a d’abord la suppression de cinq jours de RTT, mais aussi des suppressions de postes, comme celui de l’infirmière hygiéniste. Le personnel partant en retraite sera remplacé par du personnel moins expérimenté, dont des emplois d’avenir. Les transports sanitaires seront en partie externalisés. Des lits de médecine et de soins de suite seront supprimés.

Des emplois administratifs seront également supprimés, en particulier le service paie qui va être mutualisé avec celui du Centre hospitalier de Nevers. Il est aussi prévu de mutualiser la blanchisserie avec d’autres hôpitaux, ce qui risque également d’entraîner des suppressions d’emplois.

Pour la direction, il s’agit de « maîtriser les charges d’exploitation ». Mais pour les patients, le tarif hébergement va augmenter de 3,48 % dès cette année, puis de 3 % les deux années suivantes.

Depuis longtemps, le personnel dénonce « une demande de productivité avant tout », le plan dit de modernisation ne va sûrement pas améliorer les choses. D’autant que les quatre médecins libéraux de Château-Chinon sont partis et que les consultations sont assurées par l’hôpital. Et même si, en principe, trois doivent être recrutés à la rentrée, la situation est loin d’être viable.

Faire des économies aux dépens du personnel et des patients, c’est la politique de santé du gouvernement. Et la politique de mutualisation organisée par la loi Communauté hospitalière de territoire va encore aggraver cela.

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