Handicapés : le changement, ce n’est pas maintenant29/07/20152015Journal/medias/journalnumero/images/2015/07/2452.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Handicapés : le changement, ce n’est pas maintenant

Le tribunal administratif de Paris vient de condamner l’État à payer des dommages et intérêts à sept familles d’enfants autistes qui n’ont pas pu suivre une scolarité adaptée en France.

Les restrictions de toutes sortes qui frappent l’Éducation nationale ne permettent pas de mettre les moyens nécessaires pour scolariser tous les enfants handicapés, soit en les intégrant à des classes, soit dans des structures spécifiques. Dans les deux cas, cela nécessite de former et d’embaucher suffisamment de spécialistes, enseignants et personnel auxiliaire.

Le problème n’est pourtant pas nouveau. Déjà en 2003, le conseil de l’Europe avait condamné la France pour non-scolarisation d’enfants handicapés, alors que le gouvernement avait ratifié quelques années auparavant une charte sociale européenne qui proclamait ce droit. Depuis, la situation n’a guère évolué, puisqu’en dix ans la proportion d’enfants handicapés scolarisés est péniblement passée de 10 à 20 % laissant encore 20 000 enfants hors de l’école. En conséquence, ce même conseil de l’Europe a condamné à nouveau la France pour le même motif en 2013. Avec tout aussi peu de résultats concrets.

Ainsi, faute de places en France, plusieurs milliers d’enfants et d’adultes handicapés sont placés dans des établissements en Belgique, subissant un éloignement familial involontaire.

Ce mépris pour les besoins des handicapés est également visible sur la question de l’accessibilité des bâtiments publics et des infrastructures de transport aux personnes à mobilité réduite. Une loi de 2005 avait fixé l’année 2015 comme limite pour que les équipements soit présents partout, avec à la clé des amendes de 45 000 euros en cas de non-respect des normes d’accessibilité. Or, plutôt que d’appliquer cette loi aux 60 % des administrations et sociétés de transport n’ayant pas fait les investissements nécessaires, la majorité des députés a voté le 6 juillet, sur proposition du gouvernement, une ordonnance qui repousse de trois à neuf ans cette obligation légale. De plus cette ordonnance exonère d’amende les administrations qui présenteront un dossier sur leurs plans d’aménagement avant octobre, et ne prévoit qu’une amende de 2 500 euros pour celles qui ne feront même pas ce geste.

Comme si c’était un dossier et non des travaux concrets que réclament les 232 000 personnes qui ont signé une pétition contre ce nouveau report du respect des droits des handicapés !

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