Tarifs EDF : l’électricité augmente, alors qu’elle devrait baisser22/07/20152015Journal/medias/journalnumero/images/2015/07/2451.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Tarifs EDF : l’électricité augmente, alors qu’elle devrait baisser

Le gouvernement a annoncé une hausse de 2,5 % des tarifs de l’électricité le 1er août. Depuis 2008, les hausses cumulées atteindront ainsi 22,5 %, plus du double du taux officiel de l’inflation.

Cette augmentation a été préparée par un rapport de la Commission de régulation de l’énergie (CRE), qui préconisait une hausse encore plus importante. La CRE, organisme consultatif, s’est livrée à un savant et complexe calcul pour déterminer le montant de l’augmentation qu’elle recommandait. Son rapport explique que le coût de la fourniture d’électricité a baissé de 0,9 %, mais qu’il faut rattraper les hausses de tarifs différées les années précédentes, et donc appliquer un tarif revu à la hausse.

Non seulement les consommateurs ordinaires vont devoir payer plus cher, mais ils devront aussi continuer à payer pour les plus gros. En effet les très gros utilisateurs d’électricité, dits électro-intensifs (papeterie, chimie, métallurgie, gaz industriel, etc.), ont obtenu l’an dernier une réduction importante de leurs tarifs. Elle a été de 50 % sur le prix d’acheminement du courant électrique, lequel représente 40 % de la dépense.

On a prolongé cette généreuse ristourne pour longtemps : c’est un des aspects méconnus de la loi de transition énergétique, qui prévoit de pérenniser ce rabais avec un plafond de la réduction allant jusqu’à 90 % ! Et, pour que les plus gros utilisateurs fassent de substantielles économies, les consommateurs ordinaires devront, eux, payer à leur place.

Et ce n’est pas tout : si les exploitants d’éoliennes et de panneaux solaires gagnent de l’argent en revendant fort cher à EDF le courant produit par leurs installations, cela se répercute, là encore, sur les clients ordinaires. On estime qu’en 2015 cela revient à 3 milliards d’euros environ.

Non contente de tondre la grande majorité des consommateurs, EDF réclame sans cesse de nouvelles hausses des tarifs alors qu’elle a fait 3,7 milliards de bénéfice en 2014, qui vont pour l’essentiel à l’État, lequel détient 84,5 % des actions d’EDF.

Il y a belle lurette qu’EDF n’est plus un service public. Et, à défaut de servir le public, EDF s’y entend pour le dépouiller.

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