Roms : la scolarité des enfants menacée22/07/20152015Journal/medias/journalnumero/images/2015/07/2451.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Roms : la scolarité des enfants menacée

Sitôt la fin de l’année scolaire, des familles roms ont été expulsées de leur lieu de vie au Havre, porte d’Aubervilliers à Paris, à Ris-Orangis (Essonne), à Chelles (Seine-et-Marne) et à Ivry-sur-Seine (Val-de-Marne), au risque notamment de compromettre la poursuite de la scolarité de leurs enfants à la rentrée prochaine.

À Ivry, depuis quatre ans et demi, plusieurs centaines de Roms étaient installés sur un terrain appartenant à l’AP-HP (Assistance publique – hôpitaux de Paris), dont 80 enfants scolarisés dans les écoles de la ville. Le 8 juillet à 5 heures du matin, les associations de défense des Roms avaient appelé à se mobiliser, la préfecture ayant annoncé leur expulsion. Nombre de familles étaient déjà parties, certaines ayant obtenu un lieu d’accueil, d’autres étant condamnées à nouveau à l’errance. Celles qui restaient sont parties sous la contrainte.

Certains hébergements permettront de vivre dans des conditions moins dégradées que ces dernières années, grâce au soutien des associations. Mais d’autres, dans des hôtels, ne permettent même pas de faire la cuisine.

La municipalité PCF d’Ivry avait, quant à elle, pris sa part dans un hébergement provisoire des Roms, favorisé la scolarisation des enfants et réclamé une table ronde avec les représentants de l’État pour « que des solutions de résorption du bidonville soient trouvées, respectant leurs droits humains fondamentaux ». Elle avait obtenu que l’expulsion n’ait pas lieu avant la fin de l’année scolaire.

Mais, pour la rentrée prochaine, plusieurs dizaines d’enfants, éloignés d’Ivry parfois de plus de 50 kilomètres, voient leur scolarité compromise, ce que Martin Hirsch, le directeur de l’AP-HP, ne pouvait pas ignorer quand le 7 mai dernier il avait sollicité le concours de la police pour faire évacuer les lieux. Il avait reçu le soutien du député de la circonscription, Jean-Luc Laurent, président du mouvement fondé par Jean-Pierre Chevènement, l’ancien ministre de Mitterrand puis de Jospin. Le député avait interpellé le gouvernement : « Il faut des actes et d’abord, au plus vite, le concours de la force publique », ajoutant : « Il n’y a pas de solidarité sans règle. Je dirai même qu’il n’y a pas de solidarité sans frontière » ! Les autorités préfectorales, appliquant la politique anti-Roms du gouvernement Valls, lui ont donné satisfaction.

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