Française de mécanique – Pas-de-Calais : des millions de plus pour les actionnaires22/07/20152015Journal/medias/journalnumero/images/2015/07/2451.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Française de mécanique – Pas-de-Calais : des millions de plus pour les actionnaires

Comme toutes les usines du groupe PSA, la Française de mécanique subit une forte baisse des effectifs, près de 800 en 18 mois, dont 90 % en congés seniors. Il n’y a plus aujourd’hui que 2 100 salariés, contre 5 000 il y a dix ans.

En juillet 2013, la direction a imposé un accord de performance, signé par la CFDT, la CFTC et la CGC, qui entraîne le gel des salaires, la baisse des primes, une flexibilité accrue, des samedis travaillés gratuitement et l’overtime (dépassement d’horaire) en fin de poste.

Cela devait soi-disant garantir l’avenir du site, du moins jusqu’en 2018, avec plus d’un million de moteurs à produire. Aujourd’hui, on est à la moitié et la direction prévoit des économies par tous les bouts.

Certains ateliers seront vidés, ou compactés dans d’autres bâtiments. D’autres seront rasés ou vendus, et la direction cherche à vendre un maximum de terrain... pour passer de 138 à 40 hectares ! En 2014, elle a déjà encaissé 1,3 million en cédant une partie des terrains de l’usine.

Mais cela ne s’arrête pas là. Des emplois sont menacés de sous-traitance, comme ceux des pompiers, des services de paie, de comptabilité, d’informatique ou des méthodes… Le gardiennage est passé à Securitas le 1er juillet, avec des salaires bien inférieurs et une convention collective encore moins favorable que celle de la métallurgie. La réduction massive des stocks permet un maximum d’économies : 19 millions d’euros de gagnés en 2014, soit 7 500 euros par salarié.

Dans les ateliers, le sous-effectif est permanent et il manque sans cesse du matériel pour dépanner ou des pièces commandées à la dernière minute chez les sous-traitants. La direction s’en moque et elle jongle avec le chômage, la multitude d’horaires obligatoires en fin de poste ou les samedis travaillés pour rattraper les pertes de production.

Dans le nouvel atelier, moteur EB turbo, cela devient ahurissant : avec du chômage annoncé à certaines équipes, des horaires obligatoires pour d’autres, le 14 juillet travaillé, puis annulé par manque de carters... les chefs téléphonent aux ouvriers pour leur dire de venir ou pas, ou de consulter un numéro vert pour savoir s’ils se déplacent ou non.

Dans le secteur Pôle Renault, contre les abus d’horaires obligatoires, plusieurs débrayages ont eu lieu sur une ligne culasses par l’ensemble des équipes. C’est la meilleure réponse à apporter. Depuis 2014, tout en supprimant des centaines d’emplois, près de 150 000 heures supplémentaires ont été imposées, dont les deux tiers non payées, soit environ deux millions d’euros de plus récupérés sur le dos des salariés.

Alors espérons que ces coups de colère en appelleront d’autres pour la rentrée.

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