ArcelorMittal Dunkerque : troisième accident mortel en sept mois22/07/20152015Journal/medias/journalnumero/images/2015/07/2451.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

ArcelorMittal Dunkerque : troisième accident mortel en sept mois

Lundi 13 juillet vers 16 heures, un ouvrier intérimaire de 41 ans travaillant pour la société Randstad au haut-fourneau 4 du site ArcelorMittal de Dunkerque est mort en tombant dans une coulée de fonte liquide à 1 400 degrés. Le 26 décembre 2014, un salarié d’ArcelorMittal était mort après avoir été percuté par une chargeuse dans le secteur Matagglo. Le 12 avril 2015, un intérimaire de 21 ans avait été écrasé entre deux wagons dans le service du déchargement des matériaux.

Dans cette série macabre, la fatalité n’a aucune place.

La direction affiche à longueur d’année son soi-disant souci de la sécurité, organise des journées de sensibilisation, met au point des procédures méticuleuses d’intervention. Mais ce n’est qu’une vitrine, surtout lorsque la production est en jeu.

L’usine a battu l’an passé son record de production : 6,6 millions de tonnes d’acier. La direction se fixe l’objectif de 7 millions de tonnes. Cela avec moins de travailleurs en CDI : 3 000 aujourd’hui, contre 4 500 il y a dix ans. Mais aussi plus de précaires, CDD et intérimaires, qui représentent 20 % de l’effectif. Et un recours massif aux entreprises sous-traitantes, qui elles aussi emploient de nombreux intérimaires. Sur les entreprises d’ArcelorMittal à Dunkerque et Mardyck, les emplois précaires et de la sous-traitance représentent 40 % des effectifs. Tout cela pour économiser au maximum sur les salaires.

La direction révise constamment à la baisse les contrats avec les sous-traitants et ce sont les travailleurs qui supportent le coût de ce marchandage patronal : longues journées de travail, salaires encore plus bas, chantage à la perte d’emplois.

Partout sur le site, le travail est dangereux et demande de l’expérience. Mais bien souvent, les ouvriers formés et expérimentés sont partis et certaines phases d’activité sont confiées à des intérimaires, qui n’ont guère d’autre solution que de s’informer entre eux. Le 2 juillet, onze jours avant le dernier drame, un intérimaire qui intervenait au haut-fourneau 2 avait eu un malaise à cause de la chaleur. Il était tombé juste à côté de la rigole.

Les travailleurs d’ArcelorMittal paient sur tous les sites un lourd tribut à la soif de profit des capitalistes : en 2015, déjà neuf morts dans le groupe, dont sept travailleurs sous-traitants.

Plus que jamais, la sécurité au travail doit être imposée aux patrons par les travailleurs eux-mêmes.

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