La loi Macron adoptée : contre les droits des salariés15/07/20152015Journal/medias/journalnumero/images/2015/07/2450.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

La loi Macron adoptée : contre les droits des salariés

À la veille du grand week-end du 14 juillet, en pleine crise grecque, bref dans l’indifférence générale, Valls a une troisième fois utilisé l’article 49.3 de la Constitution pour faire définitivement adopter sans débat la loi Macron, véritable déclaration de guerre au monde du travail.

Et chacun de son côté, Valls et Macron ont annoncé leur intention de mettre en application « vite et bien » en priorité toutes les mesures qui vont bénéficier aux entreprises, à commencer par celles qui facilitent les licenciements et la diminution des indemnités pour les salariés victimes d’un licenciement arbitraire.

Car, si cette loi s’étale sur plus de 300 pages, elle a une ligne générale claire : faciliter l’action libre des entrepreneurs dans tous les domaines. Et donc naturellement d’abord sur le terrain fondamental pour eux, celui qui leur permet de s’enrichir, la libre exploitation de leurs salariés.

Ainsi la loi va rendre encore plus aisés qu’auparavant les licenciements de toute nature, l’employeur ne risquant dorénavant que des pénalités minimes au cas où il violerait les règles de protection existant encore. Dans la foulée, les licenciements économiques bénéficieront de procédures réduites, de l’accélération de leur mise en route, de la suppression des contrôles, de la limitation de l’intervention de la justice. Le patronat et le gouvernement répétant en chœur et à grands cris que la meilleure défense de l’emploi est la liberté de licencier. Cela, au moment où l’on compte plus de 5 millions de chômeurs.

La liberté des patrons de violer la loi est par ailleurs renforcée dans les autres domaines se rapportant au travail et aux droits des salariés, en matière de conditions de travail et d’emploi, de règles de sécurité... Dorénavant, en dehors des faits de discrimination raciale ou sexiste, les patrons ne pourront plus être poursuivis pénalement et ne risqueront, au pire, qu’une contravention, si tant est que le ministre aille jusque-là.

Cette frénésie du gouvernement de satisfaire les attentes du patronat dans sa guerre contre les travailleurs s’est manifestée jusqu’au grotesque. D’abord, Macron lui-même a tenu à amender sa propre loi en l’aggravant encore. Et puis entre-temps est venu sur le tapis le projet de loi Rebsamen sur « l’amélioration du dialogue social », qui se fixe aussi pour objectif de limiter les droits des salariés et la contestation du pouvoir patronal. Et enfin Macron a ouvert la possibilité de modifier par décret et ordonnance le Code du travail, pour les neuf mois à venir, ce qui lui permettra d’aggraver le contenu de toutes ces attaques.

Reste à savoir jusqu’où et jusqu’à quand cette arrogance et ce mépris affichés contre la classe ouvrière tout entière pourront continuer sans réactions brutales et méritées.

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