STMicroelectronics – Grenoble (Crolles) : menaces sur l’emploi08/07/20152015Journal/medias/journalnumero/images/2015/07/2449.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

STMicroelectronics – Grenoble (Crolles) : menaces sur l’emploi

Dans un contexte de restructurations et de fusions dans le secteur de la microélectronique, le secteur des « set top boxes », ces appareils qui permettent de décoder la TNT, les satellites et de recevoir Internet, est actuellement sur la sellette.

En effet, le 12 avril dernier, le PDG a annoncé que le problème du secteur du numérique devait être réglé. Des menaces claires pour les salariés. Ça n’a pas traîné. Quelques semaines plus tard, la direction annonçait le blocage du salaire des cadres, qui représentent 90 % des salariés en Recherche et Développement (R & D). Et récemment un rapport, malencontreusement diffusé à des salariés qui n’en étaient pas destinataires, élabore trois scénarios de licenciements : l’effectif pourrait passer de 1 900 à 1 200, à 400-500, voire 300. Plusieurs sites en France et dans le monde sont concernés.

À Grenoble, les salariés sont partagés entre la crainte et l’incrédulité, le dernier plan de licenciements remontant à 1988, à la création de SGS-Thomson, le premier nom de STMicroelectronics. Sur l’un des sites qui risque d’être le plus touché, les plus conscients de la nécessité d’une mobilisation ont participé à des assemblées générales dans l’entreprise et à plusieurs manifestations devant la préfecture de Grenoble, organisées par la CGT. En fait, les syndicats, dont la CGT, demandent à l’État français, actionnaire à 13 %, d’investir plus d’argent dans l’entreprise. La même politique est aussi défendue par les syndicats italiens, avec comme argument de maintenir une « indépendance stratégique en Europe face à la Chine et les États-Unis ».

Or STMicroelectronics, qui emploie 45 000 salariés dans le monde, dont 10 000 en France, multinationale cotée en Bourse depuis 1995, verse des dividendes qui ont triplé entre 2004 et 2014, pour atteindre 510 millions de dollars. Cette augmentation est liée à une exploitation des salariés qui travaillent en production, ainsi qu’aux subventions qui siphonnent les finances publiques, en France et de bien d’autres pays dans le monde. Le site de Crolles a permis au groupe d’engranger plus de deux milliards d’euros depuis 2002.

De l’argent, il y en a pour les actionnaires. Il doit y en avoir pour maintenir les emplois !

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