Dexia : les banquiers escrocs01/07/20152015Journal/medias/journalnumero/images/2015/07/2448.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Dexia : les banquiers escrocs

Saint-Cast-le-Guildo est une localité du Finistère. Il y a une dizaine d’années, pour construire un port, la communauté a contracté un emprunt auprès de Dexia, la banque des collectivités locales. Elle a souscrit un emprunt bien mal nommé « Tofix ». L’emprunt indexé sur le franc suisse fut souscrit à un taux d’intérêt de 3,99 %. Ce taux atteint maintenant 24 % ! La petite commune ne doit plus que trois millions d’euros de capital, mais elle rembourse près de 800 000 euros d’intérêts par an. Et elle en a jusqu’en 2032.

La commune vient de gagner en justice contre Dexia, condamnée pour « manque d’information délivrée au client » et elle a obtenu l’annulation d’une partie des intérêts, soit 826 260 euros. Mais Dexia n’a pas dit son dernier mot car elle entend bien ne pas payer dans tous les procès qui l’opposent aux collectivités locales dont elle était devenue le plus grand distributeur d’emprunts. Aux dernières nouvelles, 676 collectivités locales sont si endettées qu’elles ont déposé une demande d’aide auprès des services de l’État car les banques, dont Dexia, entendent bien leur faire payer le prix fort, capital et intérêts de leurs emprunts « toxiques ».

Et si les communes comme celle de Saint-Cast-le-Guildo ou les départements, comme celui de Seine-Saint-Denis, qui a aussi obtenu récemment une décision de justice en sa faveur, obtiennent gain de cause contre les banques, ce ne sera même pas à celles-ci de payer. En effet, quand Dexia s’est retrouvée en difficulté en 2008, les États belge et français ont mis six milliards d’euros sur la table pour éviter la faillite, et les activités de prêt aux collectivités locales ont été reprises par une nouvelle structure formée par la Banque postale et la Caisse des dépôts. Une banque ne peut pas faillir, mais toute la société autour, si.

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